TOUT EST DIT

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mercredi 11 décembre 2013

Les jours d’après…

Les jours d’après…


Évitons de tomber dans l'emphase et le dithyrambe pour évoquer la cérémonie d'hommage universel à Nelson Mandela, hier au Soccer City Stadium de Soweto. Ce serait oublier que ce si beau jour pour « Madiba », couvert de louanges posthumes, ne saurait suffire à garantir des lendemains radieux au pays. Ce serait aussi oublier l'étrange impression engendrée par une manifestation où l'on eut le sentiment que les grands de ce monde paraissaient en décalage avec une foule en liesse, bien que beaucoup moins nombreuse qu'annoncé, dans des gradins inondés.
Il y eut, en somme, deux célébrations hier. Celle, protocolaire, des officiels qui égrenèrent longuement des discours soigneusement convenus, et celle, spontanée, des Sud-Africains, souvent inattentifs aux propos officiels, qui chantaient et dansaient sous la pluie. Comme si la population, revenue de la sidération et du chagrin après des mois d'attente angoissée de l'inéluctable, voulait davantage célébrer joyeusement la vie de son héros que pleurer sa disparition.
Dans ces conditions, la tâche qui guettait les orateurs, soucieux d'échapper au pathos, relevait d'un exercice difficile. Il fallut les propos « iconoclastes » d'un Barack Obama, ovationné, pour rompre avec la similitude des homélies laïques successives. En dénonçant ceux qui encensent le combat de Mandela mais ne tolèrent pas la liberté de leur propre peuple, le président américain a rompu spectaculairement avec l'hypocrisie de quelques despotes présents « pour la galerie ». Et pour mieux illustrer son adhésion au message de Nelson Mandela, Obama s'est autorisé ensuite une poignée de main historique avec son homologue cubain Raul Castro.
C'est qu'en effet, ils étaient nombreux hier à se prévaloir des leçons de « Madiba ». À commencer par le président sud-africain, Jacob Zuma, plusieurs fois conspué. Alors que se dessinent, pour avril prochain, des législatives qui ne devraient pourtant pas échapper au pouvoir en place, Jacob Zuma est de ceux qui évoquent sans cesse l'héritage de Nelson Mandela mais ont bien du mal à s'en montrer dignes.

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