dimanche 8 décembre 2013
Le PS tente de réduire le scrutin municipal à des enjeux locaux
Après avoir tenté de nationaliser le scrutin en 2008 pour sanctionner Nicolas Sarkozy, les socialistes s'efforcent de faire porter le vote de mars 2014 sur des enjeux strictement locaux. Et éviter de pâtir dans les urnes de l'impopularité record de François Hollande.
Enjeu local ou test national? Comme à chaque élection municipale, le débat a resurgi samedi matin à l'occasion de la convention d'investiture des candidats socialistes réunis à l'hôtel Mariott à Paris. Sur fond d'impopularité record de François Hollande et de menace de vote sanction, le premier secrétaire du PS n'a pas hésité longtemps: pour les socialistes, l'enjeu des municipales sera strictement local. «La droite veut détourner cette élection municipale de son véritable enjeu. Jean-François Copé dit «on va en faire un vote-sanction» en mettant l'accent sur la fiscalité et la sécurité. Les Français, eux, ne s'y tromperont pas. Il s'agit bien de choisir leur maire pour six ans», a déclaré Harlem Désir à son arrivée à la convention. Du local donc, pour éviter que les enjeux nationaux viennent perturber la campagne des socialistes. Et quel'impopularité du pouvoir se traduise par une forte abstention des électeurs de gauche et une forte mobilisation de ceux de droite. «Le coeur de l'électorat UMP est totalement déterminé à se déplacer pour voter contre le pouvoir en place» tandis que «notre électorat votera fortement pour des raisons locales», a prévenu Christophe Borgel, secrétaire national du PS aux élections.
Les inquiétudes des candidats PS sur les possibilités d'un vote sanction sont notables. Si beaucoup se montrent plutôt optimistes sur les résultats, certains s'inquiètent tout de même de l'impact du national. «S'ils ne nous font pas une «Leonarda» avant le scrutin, cela devrait bien se passer», ont confié des candidats à des cadres de la rue de Solférino, avec pour mission de transmettre le message à François Hollande. «Sur le terrain, les gens nous disent qu'au niveau national, c'est n'importe quoi mais qu'au niveau de la mairie, ils sont satisfaits», assure Christophe Borgel.
Pour les socialistes, ce choix de mettre en avant les enjeux locaux représente un changement de stratégie total par rapport au dernier scrutin municipal de 2008. À l'époque, ils avaient tenté de faire du vote un test national contre Nicolas Sarkozy, alors président de la République. Avant de faire machine arrière face à de mauvais sondages, lui-même avait essayé de politiser le scrutin en s'impliquant personnellement dans les municipales. Ce qui avait amené Ségolène Royal, alors femme forte du PS, à relever le défi de la nationalisation du scrutin. «Nicolas Sarkozy et son gouvernement ont voulu faire de ces élections municipales un test national. Ils l'ont dit. Ils l'ont voulu. Ils l'auront», avait assuré l'ex-candidate à la présidentielle devant ses camarades socialistes réunis à la Mutualité. Ce changement de pied n'a pas échappé à David Assouline qui a essayé de le justifier samedi à la tribune. «Nous menons bien une pré-campagne nationale mais pour mettre au coeur du scrutin les enjeux municipaux», a expliqué le porte-parole du PS.
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