dimanche 8 décembre 2013
Le président qui nous manque
Le président qui nous manque
Ils défilent par dizaines de milliers pour acclamer l'Europe. Sauf que ce n'est ni à Paris ni à Berlin, et encore moins à Londres. C'est à Kiev que des manifestants hurlent leur désir de se placer sous la bannière à douze étoiles. Un comble.
Ne nous précipitons pas toutefois pour ajouter un couvert à la table européenne. L'Ukraine n'en a pas fini avec ses troubles de l'identité : une bonne part de sa population, surtout dans l'Est, préfère la télévision russe aux chaînes nationales. Et puis l'élargissement a tout de même des limites...
Il n'empêche, l'Europe peut encore exalter les foules. Intéressant, alors que chez nous, c'est plutôt pour le rabougrissement qu'on se passionne. Le pire, c'est que ce désamour intervient alors que l'Union est devant une opportunité historique. Le prochain président de la Commission, qui sera désigné en 2014, aura une légitimité décuplée, parce que formellement élu par le Parlement. Le poste pourrait aussi, en théorie, être fondu avec celui de président du Conseil européen.
Rêvons un peu : un vrai patron pour l'Europe, qui n'aurait pas peur de son ombre, dompterait sa bureaucratie, aurait une vision et ferait taire les ricanements rituels des responsables chinois, américains ou autres lorsqu'on parle des institutions du continent. Bref, un homme d'État européen. Sauf que, jusqu'à présent, les dirigeants des États membres, soucieux de leur rang, ont souvent poussé les plus insipides d'entre eux à Bruxelles. "Les grands esprits ont toujours rencontré une opposition farouche des esprits médiocres", disait Einstein. À chacun de choisir son camp.
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire