vendredi 27 décembre 2013
La bouée de décembre
La bouée de décembre
L'heure de vérité est proche pour François Hollande sur sa promesse d'inverser la courbe du chômage à la fin de cette année. Certes il reste les chiffres de décembre à venir en janvier, mais après la publication de l'indice de novembre, plus personne ne croit sérieusement que la gageure puisse être tenue. À part le président et Michel Sapin peut-être, et encore leur conviction a-t-elle des allures de méthode Coué. Ou alors, ils ont de solides assurances sur la manière dont on va faire parler les chiffres et faire en sorte qu'ils tiennent la promesse du chef de l'État. L'opposition pouvait dès hier emboucher les trompettes du déclin, oubliant que, souvent, elle aussi a habilement mêlé baisse du chômage et hausse de l'emploi.
Le seul indicateur qui vaille est celui de la croissance annuelle et c'est poudre aux yeux de laisser croire que l'économie de notre pays tient en une statistique mensuelle du nombre de chômeurs. Sans une croissance autour de 1,5 %, on ne créera pas d'emplois. Avec notre actuel 0,2 %, on continue de détruire des postes. Le reste n'est qu'incantation continuelle depuis plus d'une décennie.
L'enjeu politique est fort pour François Hollande qui a martelé sa promesse très souvent jusqu'à en faire son engagement majeur du début de quinquennat. Et ce malgré la prévision de l'Insee d'une stagnation du chômage pour le premier semestre de l'année qui vient. Certes, nous avons sans doute touché le point bas, mais la remontée s'annonce lente, comme l'inversion de la courbe. Nos actuels 11 % de chômeurs nous renvoient aux pires moments des années 80 et font de la France l'homme malade de l'Europe. La séance de rattrapage de décembre est l'ultime bouée qui permettra au président de la République de faire bonne figure et de ne pas perdre un peu plus de crédibilité.
En répétant qu'il serait jugé sur sa capacité à lutter contre le chômage, François Hollande a, courageusement, pris un grand risque. Si le résultat est encore mauvais, il le paiera durement aux municipales et aux européennes. Un PS autour de 15 % aux européennes et, pire, devancé par le FN, ouvrirait une crise politique majeure et imposerait une dissolution.
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