mardi 17 décembre 2013
Eternelle question
Eternelle question
Sera-t-il possible, un jour, d'en finir avec le débat sur la fin de vie ? Est-il même souhaitable qu'un tel sujet soit définitivement tranché à travers une loi ? Sans doute pas, tant il entre de considérations éthiques, existentielles, philosophiques, religieuses, sur la question. Mais aussi parce que les progrès de la médecine ont transformé, en le ralentissant, le « processus de mort ». Paradoxalement, les avancées de la science ont généré de nouvelles souffrances en multipliant les « morts lentes ». Ce sont autant d'épreuves pour les malades que pour les familles. Où commence une phase terminale ? Un état végétatif chronique est-il synonyme de mort virtuelle ?
Il était bien discutable de confier à un panel de 18 citoyens, fut-il présenté comme représentatif de l'ensemble de la société française, le soin de se prononcer. Il faut sans doute y voir une prudente reculade de François Hollande qui avait d'abord évoqué d'ambitieux états généraux et un grand débat national. Peut-être le chef de l'État a-t-il considéré que, sans pour autant abandonner sa ligne du « progressisme sociétal », il ne fallait pas, une nouvelle fois, fracturer la société dans de trop vifs débats.
C'est que les avis sur la fin de vie sont très tranchés entre les partisans de la loi Léonetti, défenseurs du « laisser mourir » et de l'accompagnement palliatif, et les « libéraux », favorables au « vouloir mourir » et à l'euthanasie. Il est vraisemblable que la sage recommandation de la « conférence de citoyens » ne satisfera qu'imparfaitement chaque camp.
La légalisation du suicide médicalement assisté, assortie de conditions précises, constitue pourtant le maximum de ce qui pouvait être octroyé dans le cadre d'une évolution inexorable des mentalités. La communauté médicale et les familles y trouveront une réponse apaisante à des situations ambiguës où prévalait l'hypocrisie. Aller plus loin en autorisant l'euthanasie en l'absence de consentement du patient (sauf rares exceptions) aurait constitué une trop lourde et brutale mutation vers la légalisation « d'un permis de tuer ». Qui y est prêt ?
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