lundi 7 octobre 2013
L'avenir de l'humanité
L'avenir de l'humanité
C'est la vraie révolution du XXIe siècle. Personne n'en parle. L'humanité est en train de se redéployer sur les cinq continents. Et de transformer complètement la répartition entre les générations. Il en résultera des bouleversements dans les courants d'échanges, dans l'équilibre des forces et dans les rapports sociaux. Sous cet angle, la lecture de la récente publication de l'Institut national d'études démographiques « Tous les pays du monde » devrait être obligatoire dans toutes les écoles et les universités.
Cette lecture nous confirme que la population mondiale a dépassé 7 milliards d'êtres humains cette année, soit une augmentation de 800 millions en dix ans et de 5 milliards en 80 ans ! Pour l'avenir les prévisions sont toujours très délicates et souvent contredites dans les réalités. Les spécialistes se contentent de prolonger les tendances récentes, or il y a toujours des surprises. À l'horizon 2050, les prévisions sont encore assez fiables, on table sur 9 milliards d'habitants de la Terre à cette date. Mais au-delà il y a beaucoup d'incertitudes. En effet, le passé nous enseigne que deux révolutions démographiques sont à l'oeuvre dans le monde, toutes deux inattendues dans leur ampleur : la chute de la fécondité des femmes et celle de la mortalité. Deux révolutions de sens contraires, ce qui ne veut pas dire qu'elles s'annulent.
La baisse de la fécondité se mesure au fait que le nombre d'enfants par femme, en moyenne dans le monde, est tombé à 2,5 enfants. Il se rapproche du nombre de naissances nécessaires pour assurer le renouvellement de l'humanité. En Europe, il est déjà très inférieur à ce taux avec seulement 1,6 enfant par femme. Et même 1,4 en Allemagne. Ce pays cessera d'être plus peuplé que la France vers 2030.
Moins d'enfants et plus de personnes âgées
Chez nous, à la surprise générale, le taux de fécondité est le plus élevé d'Europe, avec deux enfants par femme, ce qui plaide pour notre politique familiale et même pour notre moral collectif... Sinon, la fécondité baisse partout dans le monde. Elle n'est plus que de 1,5 enfant par femme en Chine, laquelle ne sera plus le pays le plus peuplé du monde au milieu du siècle ; il aura été dépassé par l'Inde. L'Afrique semble faire exception à cette tendance générale, avec un taux de fécondité de 4,8 enfants par femme (7,6 au Niger !) mais, là aussi, la baisse est enclenchée, notamment en Afrique du Nord (2,2 enfants par femme en Tunisie).
L'autre révolution majeure, et de sens inverse, est la baisse de la mortalité. À la fois chez les enfants et chez les personnes âgées. C'est chez les enfants qu'elle est la plus spectaculaire grâce à la vaccination généralisée, notamment en Afrique. Chez les personnes âgées, les progrès de la médecine et l'amélioration des conditions de vie ont des effets comparables. Si bien que l'espérance de vie à la naissance s'est envolée partout dans le monde. Elle s'est accrue de deux ans en seulement dix ans pour atteindre 70 ans à l'échelle mondiale (80 ans en France).
Parmi les conséquences de tous ces bouleversements, il y aura une nouvelle répartition des êtres humains dans le monde. Avec une forte poussée de l'Afrique : c'est ainsi que le Nigeria se hissera à la troisième place des pays les plus peuplés, devant les États-Unis. Tout cela nous imposera une gestion nouvelle des ressources naturelles et des restructurations politiques. Le XXIe siècle n'a pas fini de nous secouer.
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