mardi 15 octobre 2013
"Brignoles n'est qu'un début"
"Brignoles n'est qu'un début"
Il va falloir s'y faire, Brignoles n'est qu'un début. N'exagérons pas, le drapeau du Front national ne flottera pas demain sur un nombre important de mairies, et si des législatives avaient lieu aujourd'hui, les élus FN ne parviendraient peut-être même pas à former un groupe parlementaire, même si au niveau national le parti arrivait en tête au premier tour. Car ce n'est qu'un pouvoir de nuisance qu'il exerce pour le moment, tant que les institutions et les pesanteurs du passé lui interdiront de concrétiser son avantage. Certes, le front républicain a du plomb dans l'aile, mais ne projetons pas prématurément à la dimension du pays et à terme de plus de trois ans une situation locale particulière dans un contexte économique lui-même particulier.
Le fait est là, néanmoins : le désordre politique s'est installé enFrance. Il rend aléatoire toute prévision. Tenons-nous-en à une analyse libérée de toute passion et de toute illusion. Laissons à leurs auteurs les commentaires oiseux du type "les Français n'ont pas confiance en eux" (Michel Sapin). Non contents de perdre, les socialistes rejettent sur le peuple une responsabilité qu'ils n'ont même pas le courage d'assumer. Les chiffres sont là pour prouver que, tout simplement, les Français n'ont plus confiance dans la gauche qui les gouverne.
La politique de François Hollande a provoqué des dégâts sociaux, a accusé le marasme économique, a alourdi la charge fiscale, a divisé le pays sur les problèmes de société, un point, c'est tout. La crise identitaire a fait le reste, favorisée par cet abaissement, cet appauvrissement, par ce sentiment d'abandon qui a gagné le pays auquel on promettait une République juste et exemplaire. Au gâchis qu'elle a créé, la gauche a répondu par l'exaltation des valeurs morales. Ces leurres-là n'ont qu'un temps, la preuve en est faite aujourd'hui. C'était à la droite de relever le défi et de retourner en sa faveur, en s'unissant et en se reconstruisant, les procès qu'instruisait contre elle la gauche. Elle n'en a eu ni l'intelligence ni le courage.
Le Front national est le produit de ces faiblesses et de ces errements. Il ne vit et ne prospère que sur eux. On sait ce qu'il faut opposer aux illusions qu'il offre au pays : une politique claire, propre à redonner aux Français non pas confiance en eux mais confiance dans leur avenir, c'est-à-dire ces reformes élémentaires que nos voisins, Allemagne et Angleterre, ont mises en oeuvre. C'était simple à faire, cela l'est encore. Ce n'est pas question d'idéologie, mais de réalisme.
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