dimanche 15 septembre 2013
Inquiétudes en rafales
Inquiétudes en rafales
Dans la rafale des sondages concernant la sécurité, il en est qui font mouche. C'est le cas du sondage YouGov selon lequel 57 % des Français seraient favorables à l'envoi de l'armée à Marseille. Disons-le tout de suite, cette enquête sur internet n'offre peut-être pas toutes les garanties que requiert la gravité du sujet. On peut discuter de la pertinence d'un échantillon national qui ne connaît la réalité marseillaise qu'au travers de la loupe grossissante des médias. De même que s'impose une analyse rationnelle, d'où il ressort que la cité phocéenne a connu, par le passé, des épisodes plus meurtriers.
Selon l'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales, il y a eu, au cours des douze derniers mois (arrêtés à juillet) 16 règlements de comptes contre 24 pour la période précédente. Tout cela ne doit pas pour autant conduire à banaliser la situation. Mais ce qu'exprime ce sondage tient à l'exaspération et au ressenti de la population. Si beaucoup se prononcent pour l'envoi des troupes (un militarisme paradoxal dans la période actuelle), c'est en raison de l'inefficacité de l'action de la police et de la justice.
La réponse du gouvernement tient dans l'amélioration et le respect des missions régaliennes de l'État et non dans la réquisition inadéquate des troupes. Les politiques auraient tort de s'abandonner, à l'image de Ségolène Royal, à une surenchère démagogique sur le sujet. Ils devraient plutôt constater que le sentiment d'insécurité s'exprime ailleurs que dans le contexte marseillais.
Une étude digne de foi de l'ONDRP (cité plus haut) a révélé, hier, l'augmentation spectaculaire de ce sentiment hors des zones traditionnelles avec l'explosion des cambriolages. Au pouvoir de prendre en compte cet autre ras-le-bol des Français en donnant une image plus cohérente de l'action des ministres de la Justice et de l'Intérieur. Au fil des faits divers, l'impression d'une plus grande sollicitude envers les délinquants qu'envers les victimes alimente les votes protestataires. L'exemple marseillais en témoigne. Le FN, avec 25 % des intentions de vote, pourrait arbitrer les prochaines municipales. Ce prurit sécuritaire ne vous rappelle-t-il rien ?
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