mercredi 10 juillet 2013
L’homme des casernes va devoir évoluer
L’homme des casernes va devoir évoluer
La suppression de 54 000 postes, c’était une réforme. 24 000 de plus, ça pourrait être une révolution. Au cabinet du ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, on préfère parler d’"évolutions" et de "rapide mise en œuvre de changements". Et ainsi déminer un terrain socialement délicat.
On connaîtra le détail de la LPM d’ici au 2 août, date du dernier conseil des ministres avant la trêve estivale. Mais Jean-Yves Le Drian a déjà pris des décisions suite à une année de travaux sur cinq chantiers : la gestion des ressources humaines, l’organisation de la chaîne financière, l’organisation des soutiens via les bases de défense (dont le nombre pourrait marginalement décroître), les relations internationales et la fonction communication.
Objectifs : "recentrage sur le cœur de métier", "suppression des doublons", "amélioration de la qualité des services". Et plus prosaïquement suppression de 16 000 postes (les 8 000 autres le seront dans les unités opérationnelles). Traduction pratique: 20 % des postes en moins dans les soutiens (avec suppression des états-majors de soutien défense par exemple), 10 % à 20 % des postes supprimés dans les RH, 100 postes grignotés dans les relations internationales, un tiers des postes de communicants sacrifié… Il faut tailler dans les effectifs et réduire la masse salariale, le fameux titre II qui, en 2012, a augmenté de 2,8 % alors que les effectifs du ministère baissaient de 2,3 % !
Deux autres chantiers sont toujours en cours : le maintien en condition opérationnelle (MCO) et le haut commandement militaire. Du côté du MCO, l’équation est simple : le budget actuel de 6,2 milliards d’euros (20 % des crédits du ministère) va exploser, que l’on donne la priorité au matériel ancien de plus en plus cher à maintenir en vie, ou que l’on favorise les matériels récents, encore plus gourmands en maintenance de très haut niveau technologique. "La reprise en main est impérative", quitte à demander aux prestataires de baisser "sensiblement" leurs marges.
Le sort du haut commandement n’est pas réglé. Le rééquilibrage entre le politique et l’état-major des armées a donné lieu à quelques grincements de dents ; d’autres sont à venir puisque la question du dé-pyramidage est posée. Le taux d’encadrement est passé de 14,8 % en 2008 à 17 %, suite à la réforme de 2008 et à l’allongement de deux années du temps de service. L’objectif est de redescendre à 16 %, voire moins… "Avec des mesures d’aide au départ" et, pourquoi pas une prolongation du temps dans chaque grade, une diminution du recrutement des officiers et donc du nombre des élèves officiers dans les écoles.
Le ministre n’a pas retenu les "évolutions les plus radicales". Mais il prévient : "Si nous ne parvenions pas à atteindre les objectifs qui s’imposent à nous, je ne pourrais que revoir ces orientations".
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