TOUT EST DIT

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dimanche 14 juillet 2013

Hollande: un 14 Juillet placé sous le signe de l'impopularité


Le président de la République renoue dimanche avec la traditionnelle interview télévisée depuis l'Élysée.
Rien que du très classique. Après avoir cherché à innover, François Hollande revient aux fondamentaux. Dimanche, le chef de l'État accordera le traditionnel entretien du 14 Juillet depuis l'Élysée. Prévue pour durer trente minutes, l'interview, conduite par Claire Chazal (TF1) et Laurent Delahousse (France 2), se tient moins de 48 heures après le déraillement de Brétigny-sur-Orge. Elle intervient également à peine un mois après sa dernière émission télévisée sur M6 qui fut un flop. Mais qui n'a pas découragé l'Élysée, où l'on considère toujours que François Hollande est le seul à pouvoir être entendu des Français.

Hollande a quand même hésité, dubitatif sur l'intérêt de l'exercice. «Je vais être interrogé sur tout», a-t-il confié à son entourage, en anticipant et en regrettant à l'avance les questions sur l'éviction de Delphine Batho du gouvernement ou sur le retour potentiel de l'ancien président Nicolas Sarkozy. D'autres formules ont été évoquées. Mais il s'est finalement rallié à l'idée qu'il devait parler directement. «Ne rien faire aurait été tout aussi critiqué», estime un responsable du PS. François Hollande est pris au piège par le système: il doit s'exprimer même s'il n'a rien de nouveau à dire.
«La question n'est pas de savoir si c'est une bonne idée de parler, c'est une nécessité, c'est une tradition», explique son compagnon de route et conseiller, le maire de Quimper Bernard Poignant. «Le 14 Juillet, c'est le jour où il faut marquer la solennité de la fonction. Ce jour-là, c'est qui est solennel, c'est ce qui est normal», insiste-t-il.
Le chef de l'État parlera donc, et il parlera de l'Élysée, revenant sur une de ces promesses de campagne qui devaient le distinguer de son prédécesseur. En 2012, François Hollande avait ainsi reçu les journalistes à l'hôtel de la Marine. Après s'être tenu à distance des symboles du pouvoir, Hollande veut montrer aux Français qu'il incarne bien la fonction. «De plus en plus de gens lui disaient qu'il n'était pas nécessaire d'aller ailleurs qu'à l'Élysée», explique Bernard Poignant.
Le décor facilite-t-il la perception du message? Ainsi les conférences de presse à l'Élysée ont-elles été à chaque fois plus réussies que les entretiens télévisés, trop confus. Le problème de communication de l'exécutif n'est toujours pas résolu. «Si on avait un message commun, on pourrait le marteler», explique un ministre en constatant l'absence de coordination. Et la porte semble toujours ouverte aux couacs. Dernier exemple en date, l'échange entre le nouveau ministre de l'Écologie, Philippe Martin, et celui du Redressement productif, Arnaud Montebourg, sur les gaz de schiste.
Dimanche, le chef de l'État devrait dire encore et encore que l'inversion de la courbe du chômage est possible. Mais même au sein de son propre camp, cela ne suffit pas. «Avec les emplois aidés, on peut y arriver. Mais cela ne résout pas la question de l'orientation politique», soupire un député. Les proches du chef de l'État, eux, font bloc. «Changer de cap serait une erreur», a expliqué, au Monde, le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll avant d'ajouter. «Notre discours, lui, doit changer. Nous devons désormais beaucoup plus positiver et valoriser ce que nous avons fait.» Au PS, on s'inquiète que François Hollande, par conservatisme et prudence, se replie sur lui-même et son premier cercle. La situation est jugée socialement alarmante par certains et réclamerait un changement de ligne.
Le président de la République, toujours aussi calme, écoute les remarques, reçoit intellectuels et élus, mais réfute toute inflexion: ni Bruxelles, ni les marchés ne l'accepteraient. Mais le discours de l'exécutif ne passe toujours pas auprès de l'opinion. Après un léger sursaut, la cote de popularité du chef de l'État est retombée au plus bas. À 30 %, moins trois points dans l'Ifop. Et selon l'institut BVA, François Hollande est jugé capable de prendre les bonnes décisions par seulement 30 % des Français. «Le cap est difficile alors pour beaucoup de Français il n'est pas agréable à leurs oreilles», analyse Bernard Poignant.
Après l'interview, dimanche, François Hollande recevra à déjeuner quelques personnalités, comme le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, ou le président malien par intérim Dioncounda Traoré. Puis le chef de l'État se rendra à Boulogne-sur-Mer, à l'occasion de la Fête de la mer.

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