C'EST PAS MOI C'EST L'AUTRE - En déplacement à Bruxelles, François Hollande avait manifestement très envie de parler des lignes à grande vitesse. Alors que le chef de l'Etat n'est pas interrogé sur le sujet lors d'une conférence de presse, il prend lui même les devants pour évoquer le rapport Duron. "C'est toujours intéressant de répondre à des questions qui ne sont pas posées", justifie-t-il.
Ce rapport sur les infrastructures de transport préconise de miser sur la desserte de proximité et non plus sur la grande vitesse. Résultat : une partie des 70 grands projets élaborés sous la présidence de Nicolas Sarkozy, en particulier des lignes de TGV, sont menacés.
Et ce vendredi 28 juin, c'est bien l'ancien président de la République que vise son successeur.
Pour lui, trop de lignes à grande vitesse ont été promise sous le précédent quinquennat :
(Les lignes TGV) avaient été promises dans des conditions invraisemblables.
Il y en avait pour 240 milliards, et à chaque fois qu'une autorité se déplaçait elle promettait une ligne TGV.
François Hollande reproche à l'opposition un double discours : d'un côté de demander des économies, de l'autre se plaindre de l'arrêt de ces projets.
Au même moment où d'un côté de l'échiquier politique on dit : il faut faire des économies. (...) Et maintenant les gens disent : "vous avez annoncez la ligne TGV" -pas nous, mais nos prédécesseurs- mais qui va la payer ? qui va la financer ?
"C'est de l'argent public, on doit être responsable et cohérent", se défend le chef de l'Etat, attaquant les critiques :
C'est tellement facile. On demande devant l'hémicycle plus de dépenses, et devant les contribuables moins d'impôts. A un moment ça ne marche plus.
Problème, les critiques viennent aussi bien de la droite que de la gauche. Privé de ligne à grande vitesse, Jean-Paul Denanot, président socialiste du conseil régional du Limousin a exprimé "certaines inquiétudes", regrettant que "la LGV Poitiers-Limoges ne soit classée qu'en priorité 2".
La députée-maire de Pau Martine Lignières-Cassou, du Parti socialiste, mise encore sur l'arbitrage de Jean-Marc Ayrault qui doit avoir à l'esprit un souci "d'aménagement du territoire et de solidarité nationale".
"Notre économie béarnaise est entièrement mondialisée. Nous relier au reste de l'Europe et du monde est une nécessité absolue", plaide la parlementaire.
Le président socialiste de la communauté urbaine de Marseille, Eugène Caselli, a estimé quant à lui que différer la construction de plusieurs LGV, dont celle de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, serait "un mauvais coup porté à Marseille".
Dans l'Aude, les élus locaux ont même boycotté la venue de ministres. Le député-maire socialiste de Carcassonne, Jean-Claude Perez, a affiché sa solidarité avec les protestataires, "tant qu'une position claire ne sera pas prise concernant le dossier important de la LGV".
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