vendredi 7 juin 2013
Au diable les primaires !
Au diable les primaires !
Parmi les conclusions qu'on peut tirer de la pantalonnade de la primaire parisienne de l'UMP que vient de remporter Nathalie Kosciusko-Morizet, l'une au moins est incontestable : question tricherie, le vote électronique est aussi efficace que le vote papier, il a fait ses preuves durant tout ce week-end.
Une autre conclusion s'impose, tout aussi évidente : question démocratie, l'UMP ne vaut pas mieux que le PS. En matière de magouilles, canailleries, coups bas, trucage et compagnie, ils savent faire l'un et l'autre, à Reims comme à Paris. Au moins à droite est-on plus franc. N'est-ce pas Copé lui-même qui avouait dimanche soir : "À l'UMP, nous apprenons la démocratie, c'est assez nouveau."
On peut objecter qu'à Lyon les choses se sont bien passées.Loyalement. Mais si un jeu permet à untel de déroger à la règle qu'il impose quand tel autre la respecte, c'est que ce jeu est pervers. Si un système n'est pas verrouillé, c'est qu'il est mauvais. Il en va ainsi de la primaire à la française. La primaire n'est pas dans notre culture. Aux États-Unis, elle aboutit à rassembler le camp qui l'emporte ; chez nous, à le diviser. Regardez ce qui arrive à Hollande. Quant à une primaire interne à un parti, comme celle d'hier à Paris, elle exige que ce parti soit fort et authentiquement démocratique. Chacun sait que la fédération UMP de Paris est un panier de crabes.
Fermée, une primaire est clanique. Ouverte, elle est trompeuse. Dans les deux cas, elle est un simulacre de démocratie, une compétition hasardeuse qui n'assurera pas à celui qui en sort vainqueur une autorité comparable à celle née du passé, de l'expérience et des preuves qu'un candidat à l'élection doit donner de lui-même. La légitimité n'est pas de même nature ici ou là. Que la droite adhère au principe de la primaire est surprenant, alors qu'elle a mis en place des institutions contraires à l'esprit de ce mode de désignation, et que sa culture la porte à une conception plus hiérarchique pour ne pas dire monarchique du pouvoir. Les exemples de Chirac et de Sarkozy sont là pour en attester.
À ce propos, on verrait mal Nicolas Sarkozy, s'il était candidat à l'élection présidentielle de 2017, se soumettre au jeu des primaires, alors qu'il est dépositaire d'une légitimité qui fait de lui le chef historique et naturel de la droite. Sauf à ce qu'il prenne d'ici là la direction de l'UMP, ce qui semble exclu, ce n'est pas au nom de ce parti qu'il devrait se porter candidat, mais en son nom personnel, fort de lui-même et de ce qu'il a été.
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