Oui, l'Allemagne a bien joué. Elle a tiré pleinement profit de l'euro en menant une politique de compétitivité agressive. Comme les autres, au même moment, jouaient les cigales, la crise de l'euro était inéluctable. Comment en sortir ? En faisant comme l'Allemagne ? « Les réformes budgétaires et structurelles menées en 2006 par le gouvernement Schroeder ont en effet fonctionné », reconnaît George Soros mais « l'austérité fonctionne en augmentant les exportations tout en réduisant les importations. Or, lorsque tout le monde effectue la même démarche, cela ne fonctionne tout simplement pas. »
Les pays du Sud, écrasés par le poids de la dette, n'ont donc aucune chance de se redresser. Comme une sortie de l'euro des pays défaillants, un par un, serait une catastrophe, George Soros ne voit plus que deux solutions : où l'Allemagne accepte les euro-bonds, c'est-à-dire une mutualisation de la dette publique européenne, où elle sort de l'euro. Dans ce cas, l'euro se déprécierait immédiatement. Les pays du Sud retrouveraient leur compétitivité et… pourraient émettre des euro-bonds. Évidemment, si l'Allemagne reste dans l'euro, il faudra mettre des conditions à l'emploi des euro-bonds, mais ça n'a rien d'insurmontable. Dans tous les cas, il faut que l'Allemagne choisisse, sinon l'Europe tout entière va sombrer dans une interminable crise. George Soros prévient : « Plus les Allemands tarderont, plus lourds seront les dégâts. »
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