TOUT EST DIT

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vendredi 31 mai 2013

Il y avait à Bercy "un sujet fiscal" concernant Jérôme Cahuzac bien avant les révélations de Mediapart


Passée un rien inaperçue, l'audition de Bruno Bézard, directeur général des finances publiques, par la "Commission d'enquête parlementaire sur les dysfonctionnements de l'Etat dans l'affaire Cahuzac", a fourni pourtant quelques détails déterminants sur ce scandale. Malgré cette toujours surprenante diplomatie des mots qui emprunte au langage des hauts fonctionnaires, il n'en a pas moins lâché quelques vérités éclairantes. Il révèle ainsi qu'au moment de prendre son poste en août 2012, son prédecesseur, Philippe Parini, lui avait indiqué qu'il y avait un "sujet fiscal" concernant Jérôme Cahuzac, qui était déjà son ministre de tutelle. Il affirme aussi : M. Cahuzac a essayé effectivement d'entrer dans le débat sur la façon dont se déroulait la demande d'assistance administrative [à la Suisse] et je lui ai dit 'monsieur le ministre, non !' ». Sélection des meilleurs moments de la vidéo de cette audition fleuve.
Dès le lendemain de la révélation par Mediapart de l'existence supposée d'un compte en Suisse au nom de Jérôme Cahuzac, Bercy s'est mobilisé, notamment Bruno Bézard, directeur général des finances publiques. Et ce dans l'objectif d'éviter tout risque de conflit d'intérêts ou de tentative d'intervention dans les démarches administratives qui n'allaient pas manquer d'être diligentées.
"Le 5 décembre, je décide de demander le déport de M. Cahuzac de tout sujet personnel pouvant le concerner [...] c'est moi qui en ai pris l'initiative", a affirmé Bruno Bézard devant la commission d'enquête présidée par le député Charles de Courson (UDI) et portant sur la période du 4 décembre au 2 avril.
"Mon souhait est d'éliminer le conflit d'intérêt potentiel entre un ministre responsable hiérarchique de l'administration fiscale et un contribuable faisant potentiellement l'objet d'investigations de la part de cette même administration: nous avons ici le sujet de la muraille de Chine", a expliqué le directeur général des finances publiques (DGFiP).

Malgré ces dispositions prises, le patron de la DGFiP, reconnait en des mots particulièrements choisis qu'il a subi de la part du cabinet de Jérôme Cahuzac, puis du ministre lui-même ce qu'il convient bien d'appeler des pressions pour accéder à des infiormations concernant l'enquête.

Enfin, le haut fonctionnaire révèle qu'il existait bien à Bercy un "sujet fiscal" concernant Jérôme Cahuzac avant les révelations de Mediapart.
>> EXTRAIT VIDEO Le 5 aout 2012, lors de la passation de relais entre Philippe Parini, précédent DG des finances publiques, et Bruno Bézard, « M Parini a évoqué la situation de l'executif, [...] et il me dit 'pour Monsieur Cahuzac, on a un sujet de nature fiscale' »
Auditionné en fin d'après-midi, son prédécesseur, Philippe Parini, a confirmé avoir signalé en passant le relais en août que "sur les dossiers des ministres [...] quelques situations méritaient d'être regardées de près". "Pas le compte en Suisse puisque je n'en connaissais rien", a précisé Philippe Parini, aujourd'hui directeur régional des finances publiques d'Ile-de-France et de Paris.

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