mardi 23 avril 2013
Quand une loi a été votée…
Quand une loi a été votée…
Le président des Semaines sociales de France n’a pas attendu que la loi Taubira ait été votée. Dès mercredi dernier, d’avance, il a publiquement lancé une recommandation impérieuse, susceptible d’apaiser l’inquiétude des taubiristes concernant la validité du « jeu démocratique » :
« Eviter toute violence et accepter le jeu démocratique : quand une loi est votée, il faut accepter son application. »
Il ne lui est pas venu à l’idée qu’une loi votée entre en vigueur mais qu’on peut réclamer son abolition et même, éventuellement, l’obtenir.
Cela ne surprendra pas les taubiristes, qui eux-mêmes, ou leurs devanciers, ont par exemple obtenu l’abolition de la loi qui interdisait le « crime abominable » de l’avortement.
Ce qui pourrait surprendre en revanche, c’est que le président des Semaines sociales, qui est généralement supposé être plus ou moins catholique, paraisse d’une ignorance totale non pas même de la théologie concernant une loi injuste, mais de la simple morale à ce sujet, qui peut se résumer en ces termes : une loi injuste n’oblige moralement pas. La phase météorologique assez mouvementée dans laquelle la société française risque d’entrer maintenant devrait inciter nos docteurs ordinaires à développer au moins le b-a-ba sur la question.
Selon l’INSEE, citée par Jean-Yves Le Gallou, il existe en France environ 100 000 couples homosexuels, c’est-à-dire 0,3 % de la population. Ils ne sont d’ailleurs point tous, loin de là, désireux de contracter un « mariage ». Quand les socialistes, et à leur tête Bruno Le Roux, répètent à l’Assemblée nationale que la loi doit suivre l’évolution des mœurs (c’est la seule de leurs affirmations qui ressemble à un « argument »), ils se trompent dans le principe et ils se trompent dans son application.
Dans le principe : si les cambriolages à main armée continuent à progresser en nombre et à s’installer dans les mœurs, la loi va-t-elle suivre cette évolution ?
Dans l’application : on ne voit pas évoluer les mœurs vers une augmentation du nombre et de la considération des mariages. On voit exactement le contraire. Le mariage ne cesse de rétrograder numériquement devant la pratique montante du concubinage. Cette pratique est visiblement triomphante, exemplairement installée au sommet de l’Etat républicain. La loi du prétendu « mariage pour tous » nous est imposée par le concubinage d’Etat. Ce ne peut donc être par conviction. Ce n’est pas non plus un calcul électoral : 0,3 % de la population ! C’est une attaque, « assumée » comme telle, contre [ce qui nous reste de] notre civilisation. C’est une rupture violente avec l’Ancien et le Nouveau Testaments. Même votée, la loi Taubira est mal partie.
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