TOUT EST DIT

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dimanche 24 février 2013

Ségolène Royal, le scandale de la BPI


Rarement, un personnage politique aura en si peu de temps, l’espace de quelques petits mois, autant défrayée la chronique que l’ex-compagne du président François Hollande : Ségolène Royal. Au cœur de divers scandales médiatiques sulfureux autour de sa vie privée avec le président français et lors des dernières élections pour la présidence et surtout pour les législatives, l’ancienne idole du PS qui n’exerçait plus qu’une modeste place de conseiller régional, refait surface par la grande porte.

Apparaissant relativement défraîchie sous un maquillage appuyée, l’ancienne candidate à la présidentielle de 2007, qui vient de traverser un désert politique effarant, affichait un sourire radieux suite à son retour sous les projecteurs des médias. Elle vient en effet d’être désignée au poste de vice-présidente de la BPI, nouvelle banque voulue par le président Hollande afin de soutenir les petites entreprises. Il s’agit en effet d’un outil de l’Etat, chargé justement de jouer le rôle de levier pour aider les initiatives personnelles d’entrepreneurs privés. L’idée était l’un des points de la campagne électorale d’Hollande qui arrive il est vrai tardivement, mais probablement le mariage pour tous était-il prioritaire par rapport au sort de l’emploi en France ?
La nomination de Ségolène Royal, bien qu’elle s’en défende ainsi que l’ensemble des élus socialistes, ne peut faire oublier qu’étant réduite à presque rien après une déconfiture politique presque inédite, cette femme trouve ici une porte de sortie honorable. Souvenons-nous d’ailleurs qu’elle avait été finalement invitée à un déjeuner à l’Elysée et que les contacts entre les deux personnages, avec au milieu plusieurs enfants, font sourire quant à la motivation de cette nomination. Il est en effet assez puéril de penser, que même si elle n’a pas été désignée par le gouvernement, les injonctions ou suggestions en coulisse ont dû se trouver assez fortes, pour que la nomination soit effective. Rappelons que la France est pointée du doigt régulièrement face à la dégradation de sa situation démocratique, de sa corruption, de ses délits d’influences et de son népotisme ambiant.
De nombreuses interventions politiques sont venues dénoncer la manœuvre comme l’indique un article dans Le Mondehttp://www.lemonde.fr/politique/article/2013/02/21/segolene-royal-a-la-bpi-la-droite-denonce-un-petit-arrangement_1836660_823448.html. Les « petits arrangements entre socialistes » se poursuivent donc, les nominations intéressées se succédant dans tout le paysage des institutions ou administrations qui comptent, méthode bien connue de « l’épuration » pratiquée par tous les régimes de la Vème République. Nous dénoncions également personnellement le fait dans un article relativement récent : http://french.ruvr.ru/2013_02_03/Hollande-place-ses-fideles-a-des-postes-cles/ . L’affaire évidemment laissera de marbre nombre de Français fatigués des pratiques népotiques qui en arrivent même à entrer dans les us et coutumes, mais le fait doit être dénoncé pour d’autres raisons.
Elle déclarait en effet lors du premier conseil d’administration de cette banque que « sa nomination n’avait rien de surprenant ni d’étonnant puisqu’elle a porté cette idée lors de la campagne des primaires socialistes. »… Un argument massue qui n’a pas été dépassé par les médias français ayant beaucoup réagit sur cet événement mais sans jamais se pencher sur les compétences réelles de Ségolène Royal à la vice-présidence d’une banque publique… Il suffit de regarder son CV pour se rendre compte de l’absence totale de qualification et de formation de cette femme dans le domaine des finances et de la banque, et cette simple constatation éclaire bien la vraie raison de sa présence dans cette nouvelle institution : le népotisme. Car comment justifier la présence d’une personne n’ayant rien dans son cursus qui puisse lui donner l’expérience minimale pour tenir une place dans cette structure ?
Si nous nous trouvions dans une institution privée, il est évident qu’un recruteur tant soit peu intelligent et consciencieux ne recrutera pas un profil qui ne correspond en rien au poste vacant, ce simple fait serait la preuve de son incompétence. La question dès lors se pose sur la réalité de la BPI : est-ce un instrument politique ou un instrument réel d’un plan économique pensé et construit ? Sous cet angle, la nomination prend une autre signification, elle arrive au moment où, très tardivement après une série d’événements politiques et internationaux, Hollande se rappelle avoir fixé dans ses vœux aux Français pour 2013, une politique visant seulement l’emploi. Et soudainement, l’idée d’une banque publique nous tombe donc du ciel, avec d’autres parachutistes dont Ségolène Royal.
En pleine crise, la banque se retrouve également dotée de 42 milliards d’euros… un argent dont nous pouvons aussi nous demander, comment celui-ci se trouve par miracle disponible dans un moment de crise financière si aigue et au moment où le déficit de la France est abyssal. Ces 42 milliards pour une durée de 5 ans, seront répartis nous dit-on pour 12 milliards afin d’assurer la garantie financière, 20 milliards pour les prêts, et enfin 10 milliards pour renforcer les fonds propres. Mais de nombreuses questions se posent, notamment sur les conditions d’éligibilité, les conditions d’accès aux prêts, la procédure en elle-même, si elle se fera par le biais de banques privées ou en accès directs… Car en ce domaine tout reste à fonder et à organiser.
Nous nous étonnons donc qu’un chantier aussi énorme, s’il avait vraiment été dans les idées importantes du PS, n’apparaissent que 8 mois après l’arrivée de François Hollande malgré le passage obligé au Parlement et au Sénat, et qu’il soit resté dans l’ombre de tous les médias aussi longuement s’il revêtait une si grande importance dans un plan stratégique de redressement de l’économie française… La nomination de Ségolène Royal, dont sa gestion catastrophique de la Région Poitou-Charentes est légendaire, couplé à son absence notoire d’expérience en la matière, montre bien que le projet au fond est pris non comme un projet économique sérieux, mais plutôt comme un outil politique construit pour rassurer, après tout cinq ans cela passe très vite. Lorsqu’un gouvernement socialiste se mêle de fonder une banque, vous avouerez le cocasse de la situation ! Vous reprendrez bien un peu de poudre aux yeux ?

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