Le Parti radical, dit « valoisien », est le plus vieux de France, et même si la biologie le contraint à renouveler régulièrement ses cadres, l’expérience accumulée depuis 111 ans est sensible à travers la mesure, l’équilibre et la pondération des décisions qu’il prend, tout en brandissant l’étendard des grands principes républicains, qui date de son berceau. Confronté à la grande question des formations qui ne présentent pas leur propre candidat – qui donc soutenir dans sept semaines, au premier tour de la présidentielle ? – le doyen de nos partis a tenu, hier, un débat que l’on a dit « houleux », mais dont le huis clos a absorbé l’onde de choc hypothétique. Parfois, translucide est plus beau que transparent. Au terme de leurs discussions, les radicaux ont accordé leur soutien à Nicolas Sarkozy, mais en plaçant le candidat à sa réélection sous vigilance, comme un département menacé par les crues, la tempête ou un coup de froid à figer les extrémités. Pas une banale alerte orange ou rouge, mais carrément la vigilance tricolore, aux couleurs que l’emblème du Parti radical emprunte au drapeau de la République. Car, estime le vieux mouvement, il y a péril en la demeure à cause de la « droitisation » du discours de l’Élysée. Et pour souligner, en toute clarté, que leur soutien n’est pas une approbation, ni leur renfort un ralliement, c’est-à-dire que leur préférence n’est pas une adhésion, les radicaux n’enverront pas leurs deux dirigeants les plus emblématiques aux côtés de Nicolas Sarkozy, aujourd’hui à Villepinte. Pour un parti qui porte la laïcité en sautoir, rien de plus naturel que de bouder une grand-messe. Peut-être aussi, un reste d’amertume de ne pas être devenu Premier ministre module-t-il encore l’humeur de Jean-Louis Borloo. Le Parti radical joue, en tout cas, une partition cohérente avec sa déclaration d’indépendance (de l’UMP) du printemps 2011. Mais cohérente aussi avec les limites de son émancipation. Il sait que sa survie à l’Assemblée dépend du parti du président sortant. En 2007, il avait obtenu vingt députés, cinq fois plus que le MoDem de François Bayrou. Cette fois, l’urgence, aux législatives, pourrait être de sauver les meubles. Et donc d’afficher son originalité, sans aller jusqu’à faire bande à part.
dimanche 11 mars 2012
Sarkozy sous vigilance tricolore
Le Parti radical, dit « valoisien », est le plus vieux de France, et même si la biologie le contraint à renouveler régulièrement ses cadres, l’expérience accumulée depuis 111 ans est sensible à travers la mesure, l’équilibre et la pondération des décisions qu’il prend, tout en brandissant l’étendard des grands principes républicains, qui date de son berceau. Confronté à la grande question des formations qui ne présentent pas leur propre candidat – qui donc soutenir dans sept semaines, au premier tour de la présidentielle ? – le doyen de nos partis a tenu, hier, un débat que l’on a dit « houleux », mais dont le huis clos a absorbé l’onde de choc hypothétique. Parfois, translucide est plus beau que transparent. Au terme de leurs discussions, les radicaux ont accordé leur soutien à Nicolas Sarkozy, mais en plaçant le candidat à sa réélection sous vigilance, comme un département menacé par les crues, la tempête ou un coup de froid à figer les extrémités. Pas une banale alerte orange ou rouge, mais carrément la vigilance tricolore, aux couleurs que l’emblème du Parti radical emprunte au drapeau de la République. Car, estime le vieux mouvement, il y a péril en la demeure à cause de la « droitisation » du discours de l’Élysée. Et pour souligner, en toute clarté, que leur soutien n’est pas une approbation, ni leur renfort un ralliement, c’est-à-dire que leur préférence n’est pas une adhésion, les radicaux n’enverront pas leurs deux dirigeants les plus emblématiques aux côtés de Nicolas Sarkozy, aujourd’hui à Villepinte. Pour un parti qui porte la laïcité en sautoir, rien de plus naturel que de bouder une grand-messe. Peut-être aussi, un reste d’amertume de ne pas être devenu Premier ministre module-t-il encore l’humeur de Jean-Louis Borloo. Le Parti radical joue, en tout cas, une partition cohérente avec sa déclaration d’indépendance (de l’UMP) du printemps 2011. Mais cohérente aussi avec les limites de son émancipation. Il sait que sa survie à l’Assemblée dépend du parti du président sortant. En 2007, il avait obtenu vingt députés, cinq fois plus que le MoDem de François Bayrou. Cette fois, l’urgence, aux législatives, pourrait être de sauver les meubles. Et donc d’afficher son originalité, sans aller jusqu’à faire bande à part.
Le Parti radical, dit « valoisien », est le plus vieux de France, et même si la biologie le contraint à renouveler régulièrement ses cadres, l’expérience accumulée depuis 111 ans est sensible à travers la mesure, l’équilibre et la pondération des décisions qu’il prend, tout en brandissant l’étendard des grands principes républicains, qui date de son berceau. Confronté à la grande question des formations qui ne présentent pas leur propre candidat – qui donc soutenir dans sept semaines, au premier tour de la présidentielle ? – le doyen de nos partis a tenu, hier, un débat que l’on a dit « houleux », mais dont le huis clos a absorbé l’onde de choc hypothétique. Parfois, translucide est plus beau que transparent. Au terme de leurs discussions, les radicaux ont accordé leur soutien à Nicolas Sarkozy, mais en plaçant le candidat à sa réélection sous vigilance, comme un département menacé par les crues, la tempête ou un coup de froid à figer les extrémités. Pas une banale alerte orange ou rouge, mais carrément la vigilance tricolore, aux couleurs que l’emblème du Parti radical emprunte au drapeau de la République. Car, estime le vieux mouvement, il y a péril en la demeure à cause de la « droitisation » du discours de l’Élysée. Et pour souligner, en toute clarté, que leur soutien n’est pas une approbation, ni leur renfort un ralliement, c’est-à-dire que leur préférence n’est pas une adhésion, les radicaux n’enverront pas leurs deux dirigeants les plus emblématiques aux côtés de Nicolas Sarkozy, aujourd’hui à Villepinte. Pour un parti qui porte la laïcité en sautoir, rien de plus naturel que de bouder une grand-messe. Peut-être aussi, un reste d’amertume de ne pas être devenu Premier ministre module-t-il encore l’humeur de Jean-Louis Borloo. Le Parti radical joue, en tout cas, une partition cohérente avec sa déclaration d’indépendance (de l’UMP) du printemps 2011. Mais cohérente aussi avec les limites de son émancipation. Il sait que sa survie à l’Assemblée dépend du parti du président sortant. En 2007, il avait obtenu vingt députés, cinq fois plus que le MoDem de François Bayrou. Cette fois, l’urgence, aux législatives, pourrait être de sauver les meubles. Et donc d’afficher son originalité, sans aller jusqu’à faire bande à part.
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