jeudi 8 mars 2012
Des souvenirs… et des regrets aussi !
Mardi soir, Nicolas Sarkozy était l’invité de l’émission de David Pujadas, « Des paroles et des actes », sur France2. L’une des multiples interventions du chef de l’Etat durant cette semaine que les observateurs politiques ont décrétée, pour le président sortant, « cruciale ». Devancé dans les sondages, depuis le début de cette campagne, par le « capitaine de pédalo » François Hollande, Nicolas Sarkoy devait donc mardi soir essayer de combler son retard.
D’emblée, le président de la République, victime du désamour d’une partie de ses concitoyens, a tenté de dissiper les malentendus entre lui et les électeurs qu’il a déçus, en se livrant, durant 45 minutes, à une série de mea-culpa sur ce qu’il appelle « les erreurs de style » commises au début de son mandat – la soirée du Fouquet’s, ses vacances sur Le Paloma, le yacht de Vincent Bolloré – et qui ont contribué à lui forger une image de « président des riches ». Accusation qu’il estime être « un procès en sorcellerie ». Des maladresses certes… mais commises en plein désarroi sentimental pour tenter de sauver son couple en voie « d’explosion », Cécilia Siganer, la mère de son fils Louis, menaçant alors de le quitter. Ces errances de début de mandat seraient donc la faute de Cécilia, l’épouse infidèle… Le « bling-bling » c’était pour elle. Pour essayer de la retenir…
Cette prestation de mardi soir était très représentative de la tendance qu’ont de plus en plus les émissions de politique spectacle à ressembler à des sortes de séances de psychanalyse où les candidats sont priés de s’allonger sur le divan des journalistes intervieweurs pour nous dévoiler l’intimité de leur vie privée et de leurs émotions dans les moindres détails. Des émissions qui pourraient tout aussi bien s’intituler « Le grand déballage », ou mieux encore « Strip-tease », avec effeuillage psychanalytique à la clé… Un genre d’introspection médiatique où l’ego narcissique de Nicolas Sarkozy semblait, mardi soir, plutôt à l’aise… En tout cas, nous a confié ce dernier, s’il était réélu à l’Elysée, « il célébrerait sa victoire avec ses proches » car maintenant « il a une famille, une famille solide, et je sais où je pourrais fêter cette victoire : avec ceux que j’aime, avec ma femme et mes enfants et peut-être avec quelques amis ». Et un tacle de plus pour Cécilia…
Ces hommes et femmes de gauche pleins aux as…
Sur sa proximité avec de riches amis, Nicolas Sarkozy s’est défendu en rappelant « l’amitié de François Mitterrand avec Pierre Bergé ou André Rousselet ». Il aurait pu aussi évoquer la longue amitié de l’ancien président socialiste avec André Bettencourt, le défunt mari de Liliane, qui fut, depuis la fin des années quarante jusqu’à son entrée à l’Elysée, l’un des principaux sponsors de François Mitterrand. Nicolas Sarkozy a aussi rappelé à ses détracteurs de gauche que DSK et Anne Sinclair ne vivent pas « dans une pauvreté absolue », ou même Laurent Fabius, présent dans le studio, en qui il ne perçoit pas « l’incarnation d’une France pauvre ».
Et que l’on ne vienne pas lui dire que sa politique fiscale a favorisé les riches : « C’est un mensonge, une malhonnêteté, une contre-vérité !
Du fait de la crise je n’ai pu baisser aucun impôt… » Et de s’engager, en revanche, à créer un impôt sur les grands groupes du CAC 40, dont il vient de s’apercevoir que certains d’entre eux étaient, en France, trop légèrement imposés. Peut-être parce qu’ils ne réalisent pas l’essentiel de leurs bénéfices en France ?
Parmi la litanie des regrets il est revenu sur sa fameuse phrase « casse-toi alors, pauvre c… », qui l’a fait accuser de « désacraliser » la fonction présidentielle.
Son regret le plus amer demeure toutefois l’affaire de l’Epad. Il aurait dû dire à son fils Jean, admet-il : « N’y va pas, ça va faire polémique… » Et personne, parmi ses conseillers courtisans, n’a eu le courage de lui dire qu’il commettait un impair ?
Sa pseudo-« droitisation » ? Baliverne…
La droitisation de ses propos de campagne ? Il n’est pas du tout en compétition avec le FN, dont évidemment « il ne partage pas les idées », mais il annonce tout de même qu’il veut « diviser par deux le nombre d’étrangers accueillis chaque année en France ».
Le débat avec Laurent Fabius fut parfois vigoureux. D’entrée de jeu, Nicolas Sarkozy rappel à l’ex-Premier ministre de François Mitterrand le peu d’estime qu’il portait à François Hollande, qu’il qualifiait de « fraise des bois » pour stigmatiser sa mollesse. Mais maintenant Fabius adore la « fraise des bois » dont il vante les vertus. Alors que pendant la primaire socialiste il ironisait encore avec mépris : « Franchement, vous imaginez François Hollande président ? On rêve… ».
Mais le rêve est devenu réalité et menace maintenant de se transformer en cauchemar pour les Français.
L’attaque de Fabius sur le chômage fut brutale : « Un million de chômeurs de plus en cinq ans. (…) Votre bilan, c’est votre boulet ». De son côté Nicolas Sarkozy a porté contre le député de Seine-Maritime quelques banderilles acérées : « Je n’ai pas de leçon de style à recevoir de la part d’une personne qui souhaitait porter Dominique Strauss-Kahn à la tête de l’Etat. » DSK, le copain de Dodo la saumure…
L’émission, rappelons-le, s’appelle : « Des paroles et des actes ». Excellent comme toujours dans les paroles, Nicolas Sarkozy se voit en revanche pénalisé par ses actes manqués…
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