TOUT EST DIT

TOUT EST DIT
ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

mercredi 12 décembre 2012

Non, Sarkozy n'est pas un conférencier barbu !


L'ancien président et son conseiller-oracle-politologue préféré étaient tous les deux devant les caméras mardi. Oh, pas au même endroit, bien sûr. L'un (Patrick Buisson, la voix cassée comme jamais) était dans un studio d'Europe 1 au micro de Bruce Toussaint ; l'autre (Nicolas Sarkozy, la voix vigoureuse) au micro du Forum mondial du sport à Doha. C'est un événement. Un double événement. Il faut bien voir que ni Sarkozy ni son conseiller le plus influent ne s'étaient exprimés publiquement depuis la défaite. Il est amusant qu'ils fassent leur première intervention officielle le même jour. D'autant plus que ce que Buisson a dit à la radio teinte d'une couleur très politique la prestation de Sarkozy quelques heures plus tard. Le Sarkozy ragaillardi dont on a vu les images sur le petit écran, celui qui a soigneusement évité de poser les yeux sur son ex-épouse Cécilia, présente à quelques mètres de lui, hé bien, ne vous y trompez pas : ce Sarkozy-là n'est pas un conférencier barbu de trois jours ayant fait le deuil de la politique, c'est au contraire l'homme qui discute avec Buisson du fait d'être un "éventuel recours" - c'est ce que Buisson a raconté.
En quoi est-ce une information ?
On aurait parié que Sarkozy songeait aux moyens de revenir au centre du jeu politique, bien sûr, mais maintenant on le tient de la bouche du grand manitou de Sarkozy - ce ne sont plus des spéculations invérifiables -, et ça change tout. Ce n'est pas comme si Buisson ne savait pas ce qu'il disait. Depuis sept ans qu'il conseille Sarkozy, les très, très rares fois où il a consenti à s'exprimer, il a pesé chacun de ses mots. Or, hier, il est allé loin. C'est bien simple : depuis la défaite de Sarkozy, aucun de ses proches n'est allé aussi loin. Tous (interlocuteurs, visiteurs ou amis de Sarkozy) jurent la main sur le coeur que l'ancien président ne leur fait aucune confidence sur ses intentions. Et ne voilà-t-il pas que Buisson affirme, en direct et en esquissant un rictus souriant : "Oui, on en parle." Cette déclaration survient quelques heures avant que Sarkozy n'arrive sur sa première estrade publique depuis sept mois. Avant que Sarkozy ne parle de sport l'air de rien, Buisson avait fait les sous-titres politiques.
Quel est l'état d'esprit de Sarkozy ?
Il est plus calme, mais le détachement, ce n'est pas maintenant. Il veut se tenir prêt au cas où quelque chose se passerait. Les "circonstances", comme dit Buisson. Il s'ennuie un peu. Sa capacité à s'indigner est restée intacte. Il n'en revient pas, a-t-il dit à un ami, de "l'indulgence des médias devant le mélange des genres" dans l'affaire des lettres - vous savez, la lettre écrite par François Hollande et celle écrite par Manuel Valls au tribunal de grande instance de Paris pour soutenir l'assignation déposée par Valérie Trierweiler contre les deux auteurs du livre La frondeuse. "Qu'aurait-on dit si c'était moi qui avais osé violer ainsi la séparation des pouvoirs !" peste Sarkozy. Il n'a pas tort.

0 commentaires: