mercredi 12 décembre 2012
L'overdose fiscale est en train de provoquer un effondrement de l’économie française
La politique fiscale menée par le
gouvernement va à l’encontre de la logique la plus simple de la création
d'emplois. La tranche marginale de l’impôt sur le revenu atteint
maintenant 64%, contre 27% en Allemagne !
Alors que nous sommes en train d’assister à un
véritable effondrement de l’économie française, on continue à entendre
des commentaires sur le rendement de l’OAT 10 ans tombé en dessous de
2%, qui serait le signe que les marchés apprécieraient beaucoup la
politique économique menée par la France !
Malheureusement, pour créer des emplois, il faut un entrepreneur qui ait envie d’investir, un banquier qui ait envie et la possibilité de prêter de l’argent et un investisseur qui ait envie de prendre du risque, car il sait que si l’entreprise réussit, il pourra en percevoir un retour sur investissement convenable.
La politique fiscale menée par le gouvernement va pourtant à l’encontre de ces idées simples. La tranche marginale de l’impôt sur le revenu
atteint maintenant 64% (= tranche marginale à 45% + surtaxe de 3% pour
revenu > 250 000€+ Prélèvements sociaux de 15,5%). En Allemagne on
est à 27% !
Les plus values sur titres réalisées en 2012 seront taxées globalement à 39,5% soit le taux de 24% auquel s’ajoute 15,5% de prélèvements sociaux.
La taxation du capital
est alignée alignée sur celle du travail, on va arriver à 43% dans le
meilleur des cas, ce qui est une zone confiscatoire. L’UMP en a rêvé,
les socialistes l’on fait, dit Alain Madelin ancien Ministre de l’Economie.
Nous avons désormais le record du monde de la taxation de la matière grise !
Quant à l’ISF
il prendra désormais en compte des revenus virtuels non distribués,
notamment dans le domaine de l’assurance vie. L’ISF devrait selon Alain Mathieu Président de Contribuables Associés
être rebaptisé "Incitation à Sortir de France" car pour payer l’ISF il
faudrait que les "riches" dont la France a tant besoin pour investir,
soient assurés sur longue période d’un retour sur investissement de 9%,
ce qui est quasiment impossible à réaliser dans l’environnement actuel !
En
Italie la démission de Mario Monti change la donne européenne. Les
sources de risque systémique qui s’étaient éloignées au cours des
derniers mois, grâce à l’effet Draghi peuvent revenir sur les marchés à
la vitesse de la lumière. Le fait que les élections italiennes
soient avancées de pratiquement deux mois n’est pas forcément une
mauvaise nouvelle. Mario Monti pourrait continuer à diriger l’Italie
avec le support du Parti Démocrate de Pierluigi Bersani leader du Centre Gauche qui a battu Matteo Renzi le maire de Florence. Le retour du clown Berlusconi est toutefois, selon Anatole Kaletsky de GaveKal Londres et François Chauchat de GaveKal Paris, très peu probable.
En Espagne on attend que le pays fasse appel à l’OMT en janvier…
La Grèce est
en train de procéder au rachat de sa propre dette dans les marchés. Les
conditions proposées feraient que 60 à 70% des Hedge Fund qui sont des
porteurs de la dette accepteraient la proposition du gouvernement grec.
En France, le Colloque Génération Entreprise Entrepreneurs Associés (GEEA) a eu lieu, la semaine dernière à l’Assemblée Nationale. Organisé par Olivier Dassault, député de l’Oise,
il avait pour thème "Fuite des entreprises, des cerveaux, des
capitaux : quel avenir pour la France ?". En écoutant les intervenants
on se disait qu’au train où vont les choses, il ne devrait plus rester
beaucoup d’entrepreneurs en France d’ici cinq ans….
Le
Crédit Impôt Compétitivité Emploi (Cice), mesure phare adoptée à la
suite du Rapport Gallois fait l’objet de nombreuses critiques dont celle
de Michel Rousseau Président de la Fondation Concorde. Il
fait remarquer que comme le dispositif concernera la masse salariale
comprise entre 1 et 2,5 fois le Smic, il bénéficiera pour l’essentiel
aux secteurs de la distribution, de l’hôtellerie, de la restauration et
du bâtiment qui sont déjà les principaux bénéficiaires des allègements
de charges. Le Cice aura donc pour effet paradoxal d’ancrer notre
appareil productif dans le bas de gamme qui ne s’exporte pas, puisqu’il
ne s’adresse qu’aux salaires inférieurs à deux fois le Smic !
En Suisse, la crise de la zone Euro obère la croissance suisse. Le PIB ne pourrait croitre que de 0,6% en 2013. Comme le montre bien l’article de Roland Rossier dans le Temps, les
medias helvétiques sont pour le moment surtout concentrés sur "Rubik"
qui est un système imaginé par les banques suisses pour proposer à leurs
clients une stratégie de "conformité fiscale". Cela permet à leurs
clients de "solder le passé" en cas de fraude ou d’évasion fiscale et de
préserver l’avenir avec un impôt libératoire de 35%. Il a été signé
avec le Royaume et l’Autriche, mais vient d’être rejeté par l’Allemagne.
François Hollande a confirmé cette semaine à Evelyne Widmer-Schlumpf Présidente de la Confédération Suisse
que la France restait fermement opposée à ces arrangements fiscaux qui
prévoient un prélèvement forfaitaire à la source mais préservent
l’anonymat des détenteurs de compte.
En Grande Bretagne,
le ministre de l’industrie anglais a expliqué à Arnaud Montebourg que
l’industrie sidérurgique était en grande difficulté en Europe et
obligeait les sociétés du secteur s’adapter. De façon très pragmatique
le gouvernement britannique a l’intention de faire en sorte que les
grandes sociétés américaines (Starbucks, Amazon, Google) payent des
impôts sur leur activité en Grande Bretagne.
En Europe, la
production industrielle a baissé pour le neuvième mois consécutif. Cela
n’empêche pas le bilan boursier d’être très positif avec + 22,9% pour
l’Allemagne, 14,1% pour la France, +12,9% pour la Grande Bretagne, +4,6%
pour l’Italie et -7,7% pour l’Espagne.
Aux Etats Unis
l’indice ISM manufacturier est passé en dessous de 50 pour la première
fois depuis le mois de juillet. L’indice de confiance calculé par
l’Université du Michigan est au plus bas depuis quatre mois. Cela
s’explique en grande partie par les incertitudes sur le "Fiscal Cliff",
le fameux mur de la dette.
En revanche les
chiffres de l’emploi ont surpris dans le bon sens avec un taux de
chômage à 7,7% au plus bas depuis quatre ans. Il faut toutefois prendre
en compte le fait que de nombreux demandeurs d’emploi ont cessé toute
recherche car ils sont quasiment sûrs de ne rien trouver.
La croissance pourrait être forte en 2013 selon Will Denyer de GaveKal.
Oubliez le "fiscl cliff" c’est le moment d’acheter a écrit Philip Stephens du Financial Times. Quant à Christopher Potts le stratégiste de Cheuvreux,
il a expliqué aux clients institutionnels de la société de courtage du
Crédit Agricole en voie de rapprochement avec Kepler qu’il était
convaincu que le marché américain serait la destination privilégiée des
investisseurs en 2013.
En Chine,
l’indice PMI s’est inscrit à 50,6 soit un plus haut depuis sept mois.
Cela s’explique en grande partie par le fait que la transition politique
en Chine semble s’être déroulée de façon satisfaisante.
Xi Jinping sera le futur numéro un chinois. Il a été Président de l’Ecole Centrale du Parti Communiste. Il va remplacer Hu Jintao
non seulement à la tête du PCC, mais aussi au poste de Président de la
République. Il est considéré comme le chef de file du « Parti des
Princes héritiers » qui rassemble l’aristocratie rouge. Il est marié à
Peng Liyuan une chanteuse de l’armée très connue. Il représenterait
l’élite modernisatrice de Shangai.
Li Keqiang, le Premier Ministre aurait été choisi pour représenter les provinces de l’intérieur beaucoup moins ouvertes au monde moderne.
En
revanche, les investisseurs sont plus hésitants comme le montre le
comportement de l’indice Shangaï Composite qui était au plus bas depuis
quatre ans. Il a toutefois rebondi cette semaine de plus de 4%.
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