mardi 11 décembre 2012
Manifs réussies… et interrogations
Manifs réussies… et interrogations
Une dizaine de milliers de participants à Bordeaux, presque autant à
Lille, plusieurs milliers à Nancy, au Mans et à Reims : la mobilisation
réussie contre le « mariage » des homosexuels dans ces villes samedi,
vient, après les marches des 17 et 18 novembre, confirmer que, pour le
bien commun, les Français sont prêts à descendre dans la rue. Voilà qui
laisse augurer d’une mobilisation sans précédent le 13 janvier prochain à
Paris et qui, davantage encore, est le signe d’une fierté retrouvée de
l’Eglise catholique en France. Combien d’évêques, le 13 janvier ?
Mgr Centène, évêque de Vannes, Mgr Aillet, évêque de Bayonne, Mgr de
Germiny, évêque de Blois, pour ne nommer qu’eux, ont annoncé leur venue.
Le dernier nommé assure même être « entré en résistance ».
Sans être confessionnelles, puisque tous les opposants au projet
Hollande-Taubira ne sont pas catholiques, loin s’en faut, les
manifestations affirment qu’on le veuille ou non une morale naturelle,
le respect de la loi naturelle, que l’Eglise catholique affirme et
défend. De même, les très nombreuses familles présentes – souvent des
familles nombreuses – donnent le ton – elles qui sont chargées
précisément de transmettre cette loi naturelle à leurs enfants à qui
elle ne vient pas toujours… naturellement.
C’est cela, l’identité des partisans du mariage vrai. Même si – fort
heureusement – il est aussi des homosexuels proclamés qui dénoncent
l’agitation du lobby LGBT et l’accuse d’abuser
de sa position pour prétendre représenter l’ensemble d’entre eux.
Xavier Bongibault, président de « Plus gay sans mariage », participait à
la marche de Bordeaux, rappelant que « le peuple de France n’est pas
pour ce projet de loi » et que « les personnes qui s’opposent à ce
projet de loi ne sont pas homophobes ». « C’est l’homosexuel que je suis
qui le dit »…
Le problème vient non de ces affirmations justes, mais de la
revendication d’un style de vie qui n’est pas, par exemple, celle du
catholique Philippe Ariño qui de manière confuse mais courageuse
reconnaît l’enseignement moral de l’Eglise sur le sujet et, souffrant
d’une tendance dont il n’est pas responsable, a choisi la chasteté.
Mais tel est le poids des médias et du politiquement correct, tel
est le souci de Frigide Barjot, qui apparaît comme la figure de proue de
la manifestation du 13 janvier, que des étrangetés y apparaissent, des
limites dont on souhaiterait que les évêques, au nom de leur autorité
morale et de leur devoir d’enseignement, disent clairement l’existence.
Car si le projet du prétendu « mariage pour tous » est contré grâce à la
mobilisation massive des gens de bonne volonté – et il faut qu’il le
soit ! – le lobby LGBT aurait déjà gagné une manche décisive si c’était au prix d’une soumission aux exigences de la lutte contre l’homophobie.
Celle-ci, nous l’avons déjà dit, entretient une ambiguïté
fondamentale entre le respect des personnes, sur laquelle tous peuvent
être d’accord, et l’approbation des actes homosexuels qui est le
véritable objectif des partisans du « mariage » pas gai du tout.
Lors des marches de samedi, Frigide Barjot avait renouvelé ses
appels à répondre aux provocations par un large sourire. Ce qui peut
être très bien – sauf quand des harpies dépoitraillées vident des
extincteurs sur des enfants et des poussettes en arborant des slogans
violemment antichrétiens sur leurs seins nus. Sourire et silence, aussi,
face à la presse, pour laisser répondre les responsables rompus à
l’argumentation pour ne pas être taxés d’homophobie. Soit… Mais cette
défiance à l’égard des braves gens a décidément quelque chose de
méprisant, et signifie une crainte révérencielle à l’égard du
politiquement correct. On voit bien où Frigide Barjot veut en venir :
éviter toute dénonciation médiatique des marcheurs comme « extrémistes »
ou « intégristes ». Mais cela fait des années que nous crevons de cette
peur panique de l’« amalgame » avec ceux que les médias eux-mêmes
désignent ainsi sans aucun souci de la vérité ou des nuances…
De même, comme en novembre, Frigide Barjot avait demandé
d’« applaudir » les couples homosexuels qui feraient de la provocation
sur le parcours en s’embrassant sous les yeux des manifestants. Elle a
même suggéré, au cas où des activistes de Femen fassent irruption « en
petite tenue » (et même moins, en fait), que les manifestantes « se
déshabillent aussi pour être en situation d’entamer un dialogue
équitable ».
On hésite entre la bêtise, la complaisance, l’inconscience… Non, on
n’a pas besoin de céder à la vulgarité pour plaire aux médias, même si
eux en vivent. Oui, on a encore le droit d’exister sans se soumettre à
la mode du jour !
Frigide Barjot fait circuler depuis cette fin de semaine des
« consignes pour tous » en vue de la manifestation du 13 janvier. Pour
« refuser toute récupération politique ou religieuse ». Afin de « prévenir
toute récupération, tout dérapage, toute intrusion et assurer la
sécurité des familles et des manifestants, toutes les banderoles et les
pancartes autres que celles autorisées (…) seront retirées du cortège,
ainsi que leurs éventuels porteurs récalcitrants », poursuit le texte qui fournit une liste de slogans autorisés et suggère un « dress-code » décontracté.
Ce totalitarisme ne dissuadera certainement pas le grand nombre de
venir manifester, car c’est l’objectif qui est important. Mais il n’est
pas interdit d’en parler, de le critiquer, et de rappeler que le rejet
et l’ostracisme ne sont pas les meilleurs outils pour forger l’unité !
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