Le sommeil de la gauche vient d'être brutalement interrompu et le
rêve d'un quinquennat de lait et de miel s'évapore avec les premières
lueurs crues d'une aube grisâtre. C'est Cambadélis qui l'explique ouvertement ainsi : "Nous avons pensé que la victoire était suffisante et nous n'avons pas perçu le drame des déficits publics."
On se demande ce qu'ils fabriquaient les cinq dernières années... La
gauche maintenant réveillée, c'est l'assurance que la jolie pluie fine
de taxes va se transformer d'un coup en avalanche majeure de fiscalité
comme la France n'en avait plus connue depuis des lustres.
Déjà, en quelques mois de pouvoir, les socialistes dogmatiques nous
ont prouvé qu'ils pouvaient repousser assez loin les limites de la
cohérence et de la punition sur la société française. En bonne
application du machiavélique "Diviser pour mieux régner", ils ont
consciencieusement monté une partie des Français contre les méchants
riches, les patrons et les entrepreneurs, afin de créer un terreau
d'opinions favorables à de nouvelles taxes qui touchent pourtant bien
plus les classes moyennes et modestes que les riches dont la capacité
d'adaptation, par définition, est bien plus grande (adaptation par la
fuite pure et simple, attestée notamment dans l'immobilier).
Ne l'oubliez pas, le rôle intrinsèque du socialisme est de se
créer une base électorale, composée de classes modestes à pauvres, et
donc de tout faire pour qu'elle s'agrandisse : appauvrir les classes
moyennes constitue donc une voie royale pour encore plus de socialisme,
dans un magnifique cercle vicieux qui termine toujours de la même façon.
Comme les exercices fiscaux s'avèrent de plus en plus périlleux à mesure que la législation devient confuse, la méthode choisie est, cette fois-ci, relativement simple. Le gouvernement a déjà bien tapé sur le méchant capital, il n'a quasiment plus de marge pour cogner sur le travail, il ne lui reste guère que tout le reste, c'est-à-dire les transactions commerciales, au travers de la TVA. Ce sera donc l'augmentation de cette dernière qui lui permettra d'alimenter des caisses toujours aussi vides.
Pour le moment, les "démentis", les "discussions" et les "propositions de loi" se bousculent et font tout pour laisser la porte ouverte à un espoir quelconque que les taxes ne seront pas touchées. Mais l'idée générale d'une augmentation de la TVA de la restauration, de 7% à 12%, fait son chemin.
Mieux, le minustre en charge de la ponction, Jérôme Cahuzac, prépare déjà le terrain pour une augmentation générale, bien au-delà de celle de la restauration :
« Si des décisions de cette nature doivent être prises, ce sera dans un plan tout à fait global »Ben voyons. Comprenez ici que si la restauration morfle, le reste ne sera pas loin derrière et s'en prendra une volée aussi. Fini le temps des achats à 19.6% et attendez vous à un bon 21% dans les prochains mois. Hollande pourra toujours arguer qu'il ne s'est jamais présenté comme le président du "pouvoir d'achat" (lui), et il aura raison puisque celui des Français va donc encore diminuer dans des proportions palpables. Entre une inflation des prix sur les biens de première nécessité (dont l'énergie, merci la fin du nucléaire et l'interdiction des gaz de schiste) et l'augmentation des taxes de base, attendez-vous à des fins, des milieux et des débuts de mois difficiles.
Ceci dit, si ça marchait (i.e. si cela permettait de rétablir, vaguement, des finances viables dans un pays en perdition), on pourrait encore passer l'éponge. Mais l'expérience tentée en Espagne montre que cette entreprise ridicule du gouvernement est déjà vouée à l'échec : non seulement, la récente hausse de la TVA y a fait chuter les ventes de détail en septembre de 10.9% par rapport à l'année dernière (la plus forte baisse depuis au moins 6 ans), mais en plus, cette chute est encore pire que celle prévue par les économistes (à 6.2%).
Autrement dit, on sait déjà que le relèvement de la TVA dans la restauration puis dans le reste sera un fiasco : le pouvoir d'achat, puis la consommation vont chuter et les rentrées fiscales ne seront conséquemment pas celles escomptées (et probablement plus faibles même que les rentrées actuelles). Pour Bercy, on sent déjà l'Epic Fail.
Sans rentrer dans le détails des autres hausses de taxes aussi anecdotiques qu'agaçantes comme celles sur la bière, les boissons énergisantes ou d'autres domaines du même acabit, on ne peut s'empêcher de rapprocher les agitations cahuzesques de celles de Filippetti lorsqu'elle parle redevance. Pas de doute, toutes les instances de l’État grattent les fonds de tiroir et en attaquent même le bois.
Cela fait plusieurs semaines que le téléspectateur français sait qu'il va devoir payer encore un peu plus pour le privilège inouï d'avoir, tous les soirs, une propagande mal ficelée entourée de programmes indigents et le bonheur discutable de regarder des bobos pétés de thune claquer l'argent de ses impôts en happenings colorés. Filippetti ne fait, finalement, que confirmer la tendance à l'alourdissement de la peine générale en régime carcéral socialiste : ce sera donc 2 euros de plus pour la redevance, histoire de "compenser" le fait que cette redevance ne sera finalement pas demandée pour les résidences secondaires (bandes de sales propriétaires embourgeoisés).
Et les petites manœuvres politocardes continuent de plus belle, toujours dans le domaine de l'audiovisuel, puisque les grosses institutions publiques, para-publiques, ou quasi-publiques à force d'être gavées de subventions, continuent à se battre avec acharnement pour continuer à sucer au biberon républicain. Dans ces gros suceurs mous, on retrouve bien sûr la presse dont j'ai déjà parlé ici avec le projet de taxe Google dont le caractère inique ne semble pas étouffer les habituels parasites journaleux.
On trouve aussi le CNC, magnifique exemple de déroute budgétaire décontractée que seul un pays comme la France peut tendrement nourrir vaille que vaille alors qu'il nage dans la faillite financière et intellectuelle. Même lorsque la Cour des Comptes explique pourtant de façon claire que ce Centre National du Cinéma est géré n'importe comment (de façon certes plus diplomatique), ça n'empêche pas la potiche gouvernementale de pousser, à Bruxelles, le petit couplet lancinant de l'exception culturelle française pour justifier que les contribuables continuent de lancer leur pognon par les fenêtres grandes ouvertes d'une création culturelle que la lucidité oblige à qualifier de minable.
Les entreprises ferment. Les fonds manquent. La situation se tend de tous les côtés. Au milieu du désastre, le gouvernement choisit donc d'amplifier les décisions les plus catastrophiques, même devant l'échec des autres pays dans la même situation avec les mêmes "remèdes", et continue de soutenir à bout de bras les secteurs qui, par définition, sont les plus accessoires.
Si ce n'est pas la recette ultime pour une catastrophe complète et définitive, je ne sais pas ce que c'est : ce pays est foutu.
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire