lundi 12 novembre 2012
Davantage d'Europe... c'est urgent !
Davantage d'Europe... c'est urgent !
La construction européenne a garanti à notre continent plus de
soixante ans de paix et de prospérité. L'attribution du prix Nobel de la
Paix à l'Union européenne le récompense. Pour la majorité d'entre nous,
nés après la fin du second conflit mondial, la guerre en Europe n'est
plus possible. Et pourtant, l'histoire de 2000 ans d'Europe est une
succession de conflits, de guerres et d'horreurs. Pourquoi en serait-il
autrement à l'avenir ?
Pour les pères fondateurs de l'Europe (MM. Schuman, Adenauer, de
Gaspéri, Churchill, Monet, Spaak...), rendre la paix pérenne reposait
sur la création de « solidarités fonctionnelles » entre
les États européens. À cette fin, leurs économies devaient être de plus
en plus interdépendantes. L'Europe devait se bâtir, étape par étape, à
partir d'un accord franco-allemand, condition nécessaire mais non
suffisante. L'économie est le fil d'Ariane de l'Europe. Depuis plus de
soixante ans, elle a été édifiée pierre par pierre : le charbon,
l'acier, l'atome, le marché commun, le marché unique, la monnaie unique.
Ce formidable acquis a permis aux États européens de ne pas exploser
en 2008-2009, à cause de la crise la plus violente que l'Europe ait
connue depuis sa naissance et qui n'est pas finie : nos États sont
vieillissants et en perte de compétitivité dans un monde où les rapports
de force changent et les relations se globalisent. L'Europe -avec
l'euro au premier chef - a joué un rôle de bouclier.
Un ministre des Finances pour la zone euro
Depuis quatre ans, l'Europe n'est pas aux abonnés absents : action
déterminée de la Banque centrale européenne, mise en place d'un
mécanisme de solidarité aboutissant à une certaine mutualisation des
dettes publiques, nouveau traité de stabilisation budgétaire, lancement
des travaux pour la création d'une union bancaire. Tout ceci va dans le
bon sens, mais la charge de travail pour aboutir à des mécanismes
opérationnels est considérable et complexe.
Pourtant, l'Europe ne peut plus attendre. Elle doit agir vite. À
vingt-sept États membres, ce sera impossible. Les États qui partagent la
même monnaie partagent les mêmes problèmes. L'Europe doit en tirer les
conséquences. La visibilité mondiale de l'euro (seconde monnaie de
réserve derrière le dollar) est telle, que la zone euro doit prendre ses
responsabilités pour stabiliser la situation économique et financière
mondiale.
L'heure est arrivée de franchir une nouvelle étape. De prendre une
initiative forte et de doter la zone euro d'une véritable gouvernance
économique avec des institutions qui décident et un contrôle
démocratique. Celle-ci devra s'attacher à assurer la saine gestion de
nos finances publiques, grâce à une politique budgétaire plus intégrée, à
mettre en place un véritable mécanisme de solidarité, à instaurer une
union bancaire et à assurer un contrôle des différences de compétitivité
entre États de la zone euro. La monnaie unique doit aussi avoir un
visage : un ministre des Finances de la zone euro est, aujourd'hui,
nécessaire.
Cette avancée rendra confiance et nous aidera à retrouver le chemin
de la croissance et de l'emploi. Telle était la méthode des pères
fondateurs. Certes nos gouvernants doivent faire preuve de courage
politique. Notre destin collectif en dépend.
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