Les "pigeons"
La
fronde des patrons de start-up contre la réforme fiscale a décollé
vendredi 28 septembre, la décision de revoir la mesure décriée leur fut
annoncée mardi 2 octobre. Quatre jours et une intense guérilla sur les
réseaux sociaux
ont suffi à faire reculer le gouvernement.
Le ministre du Budget, Jérôme Cahuzac, a humblement reconnu une erreur.
Dans certains cas - pas tous - des créateurs d’entreprise auraient pu
être taxés à 60% sur la revente de leur société, une hypothèse qu’ils
ont jugé insupportable. Le dispositif ne s’appliquera donc pas.
Jean-Marc Ayrault, lui, estime en revanche qu’"il n’y a pas de recul",
évoquant "une correction nécessaire".
Le coût du travail
Durant
la primaire socialiste, François Hollande avait défendu une baisse des
cotisations familiales. Par la suite, il n’a plus mis ce projet en
avant. La gauche a souvent contesté que le coût du travail puisse être
un handicap pour l’économie française. L’argument est celui du patronat.
Ayrault a même estimé récemment que "la question du coût du travail
pour expliquer le retard de compétitivité est une facilité". Or, la
vaste réforme envisagée par l’Élysée et
dévoilée cette semaine dans Le Monde passe bel et bien par un allégement massif des cotisations familiales qui pèsent sur les salaires.
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Il regarde en arrière, il commence à craquer. Pas fait pour le job le type ! |
La CSG
La
hausse de la CSG fut évoquée à l’occasion de la conférence sociale
début juillet. Par petites touches, le gouvernement laisse entendre
qu’il est favorable à l’idée du Medef et de la CFDT consistant à
augmenter cet impôt pour financer la Sécu, en contrepartie d’une baisse
des cotisations sur les salaires. Mais officiellement, il ne confirme
pas, au contraire. Ayrault le dit sur France 2 le 27 septembre : "Pas de
hausse de la CSG", en parlant de 2013. Or le projet de l’Élysée pour
doper la compétitivité rejoint bien celui du Medef et de la CFDT : la
CSG créée par Michel Rocard est la principale piste pour financer la
branche famille de la Sécurité sociale.
"Neuf contribuables sur dix"
Selon
le Premier ministre, "neuf contribuables sur dix" ne seront pas touchés
par les hausses d’impôts en 2013. Une assertion démentie par les
mesures prises (redevance audiovisuelle, tabac, bière, etc.) ou
reconduites (gel du barème de l’impôt sur le revenu). À l’arrivée, deux
Français sur trois devraient être concernés.
Le récépissé pour contrôle d’identité
Début
juin, Ayrault avait annoncé la délivrance d’un "reçu" aux personnes
soumise à un contrôle d’identité. L’idée était de lutter contre la
multiplication de "contrôles au faciès", une promesse du candidat
Hollande. Fin septembre,
le fameux récépissé est enterré. Le Premier ministre s’est déclaré "convaincu" par les arguments de son ministre de l’Intérieur, Manuel Valls.
Le droit de vote des étrangers
L’engagement numéro 50 du candidat Hollande vise à accorder sous conditions
le droit de vote aux élections locales
pour les étrangers hors Union européenne. Le ministre de l’Intérieur a
estimé qu’il ne s’agissait pas d’"une revendication forte dans la
société française" ni d’un "élément puissant d’intégration". Les
sondages n’y sont plus favorables. Ayrault a promis un projet de loi
l’an prochain. Mais sans donner aucune date pour sa mise en œuvre
effective.
La séparation des banques
Elle
était prévue à l’été dans l’agenda de campagne intitulé "La première
année du changement". La "loi d’assainissement des activités bancaires"
devait couper en deux les banques, la gestion des comptes d’une part, la
spéculation de l’autre, pour protéger les clients des dérives. Le
ministre de l’Économie, Pierre Moscovici, a repoussé le texte en fin
d’année. Aucun banquier ne croit à un découpage pur et simple. Le
secteur anticipe seulement l’interdiction de quelques pratiques
contestées.
Les sondages
Hollande
avait promis - avant de se rétracter - qu’il ne commanderait pas de
sondages. Une façon de se démarquer de Sarkozy, qui en était boulimique.
En fait, l’Élysée passera par le Service d’information du gouvernement,
un organe dépendant de Matignon, pour commander des études d’opinion
aux instituts.
Le traité budgétaire
Le candidat Hollande avait annoncé son intention de "renégocier"
le pacte budgétaire européen,
"pour l’amender, le compléter". Le texte qui sera soumis mardi aux
députés pour ratification est identique à celui validé par Sarkozy à
Bruxelles.
Ayrault a reconnu que, "juridiquement", il n’y avait pas une ligne de différence.
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