Un jour viendra où les articulations d’Usain Bolt grinceront, où Thierry Omeyer n’aura plus du tout de cheveux tandis que Stephen Kiprotich lacera les chaussures d’un gosse sur une piste en latérite d’Ouganda en lui expliquant à mi-mots comment remporter le marathon et vaincre les Kenyans.
Un jour viendra où un gamin d’ici ou d’ailleurs devenu champion olympique expliquera la gorge serrée que sa vocation est née un soir d’août 2012. Qu’il se souvient de son père qui se lève d’un bond, hurle, embrasse ses copains comme du bon pain, qui pleure peut-être parce qu’une émotion, ça ne se maîtrise pas.
Il dira que cette nuit-là il n’a pas pu s’endormir et que mille fois il s’est vu, lui, ce môme d’Alsace, de Jamaïque ou d’Ouganda, embrasser la médaille qui pend aujourd’hui à son cou, acclamé par tout un stade. Il prononcera les noms de Bolt, Omeyer, Kiprotich, Phelps ou Riner, parlera de bonheur. Reprendra sans le savoir les mêmes mots que les athlètes de ses rêves. Il aura l’or heureux.
Les pages des journaux auront jauni mais la légende est comme la flamme des Jeux, elle ne s’éteint jamais. Elle se transmet de génération en génération avec la même force. Vacillante parfois, incandescente toujours. Ce fut le cas à Londres, ce le sera à Rio dans quatre ans.
Bien sûr, toutes ces médailles ont leur revers. Dans les jours, les mois et les années qui viennent, l’euphorie va s’atténuer puis disparaître.
Les Anglais vont se retrouver avec une sale facture à régler et les retombées économiques vendues par le gouvernement ne seront pas à la hauteur. Quelques cas de dopage vont surgir, quelques comptes se régler au sein de certaines fédérations jugées non performantes. Contrairement aux idées reçues, l’important n’est plus depuis longtemps de participer, on le sait bien.
Mais ces Jeux, parfaits en tout point, c’est-à-dire avec leur lot de petites tricheries et de gros scandales, d’exploits, d’émotions et de doutes, auront fait naître des étincelles. De celles qui donnent naissance aux flammes.
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