« Yes we did ! » Ce matin, les Britanniques peuvent le claironner fièrement. Oui, ils l’ont fait. Leurs Jeux Olympiques ont été couronnés de succès. Il y aura bien toujours quelques âmes taquines pour se lancer dans le jeu des comparaisons, regretter la plus festive édition grecque de 2004, ou le gigantisme chinois de 2008. Mais ceux-là ne pourront rien enlever au mérite d’un Royaume dont chacun se demandait, il y a encore quinze jours, si, en pleine crise économique, il allait être en mesure de tenir ses engagements et d’offrir aux yeux du monde le plus grand et le plus rassembleur des événements.
Se poser la question, c’était déjà oublier un peu l’âme de ces British, jamais aussi soudés et volontaires que lorsque l’intérêt de la Nation est en jeu. Hier soir, la flamme olympique s’est éteinte sans qu’aucun vent mauvais ne fût venu la faire vaciller. Souci majeur du comité organisateur avant les Jeux, pour ne pas dire obsédant, la sécurité a été parfaitement assurée avec le précieux concours de l’armée. L’étranglement de la capitale londonienne, réputée friable au niveau des transports publics, ne s’est jamais produit. Au contraire, la ville s’est ouverte un peu plus sur sa partie Est, où des kilomètres de friches industrielles ont été nettoyés puis réhabilités spécialement pour l’occasion. L’engouement populaire, lui, a été à la mesure d’un investissement financier de onze milliards d’euros. Tout au long de la quinzaine, plus de sept millions de personnes sont venues assister à des épreuves. Si quelques sièges vides ont bien été entraperçus en début de compétition, la totalité des sites ont ensuite affiché complet. « Cherry on the cake », la Grande-Bretagne a profité de « son » rendez-vous pour s’affirmer comme la troisième plus grande puissance sportive, derrière les États-Unis et la Chine. Du grand art.
Il faudra encore attendre plusieurs mois pour connaître le bilan financier de cette XXX e olympiade de l’ère moderne. En attendant, les Londoniens ont eu la chance de vivre pendant deux semaines au beau milieu du monde. Tous les soirs, dans les stades, dans le métro, dans les rues ou dans les pubs, on les a vus sourire, aider, partager, communier et festoyer. La foule n’était ni blanche, ni noire, ni jaune. Elle était indivisible, elle était belle. Rien que pour cela, on se disait que ces Jeux valaient le coup. Et certainement même le coût.
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