Le Premier ministre recevra mardi les leaders des syndicats et du patronat pour aborder la retraite à 60 ans et la hausse du smic.
Qui morituri te salutante |
Ces rencontres seront suivies d'une conférence à Matignon avec l'ensemble des partenaires sociaux pour définir les chantiers devant figurer au menu de la grande conférence sociale, prévue avant le 14 juillet à l'Élysée, sous l'égide du président François Hollande. L'emploi est forcément en haut de l'agenda, alors que se précisent les craintes de plans sociaux dans les télécoms, la grande distribution, la sous-traitance automobile. Air France se dit en sureffectif. La formation professionnelle, le contrat de génération - idée phare du candidat François Hollande -, les salaires, la retraite, l'égalité salariale homme/femme, autant de chantiers qui "devront précisément faire l'objet d'une négociation en termes de méthode et de calendrier", a souligné le Premier ministre.
L'ère du dialogue
Après leurs rapports houleux avec l'ex-président Nicolas Sarkozy, les syndicats se réjouissent de cette nouvelle ère de dialogue social sous l'égide d'un gouvernement de gauche. Le patronat en revanche a exprimé son inquiétude, un "risque de décrochage" menaçant des entreprises incapables de supporter de nouvelles charges, a prévenu la patronne du Medef, Laurence Parisot. D'ores et déjà la première mesure annoncée - un décret permettant le départ à la retraite à 60 ans des salariés ayant commencé à travailler tôt - a suscité un tollé à droite et au Medef. Laurence Parisot a averti des dangers d'une telle mesure pour les régimes de retraite complémentaires du privé. La CGPME a proposé, pour financer la mesure, d'augmenter le taux de CSG des retraités pour l'aligner sur celui des salariés. Les syndicats en revanche veulent négocier pour que son périmètre soit élargi aux périodes de chômage et de maladie.Autre sujet sensible : la hausse du smic, promesse de campagne de François Hollande. Le ministre du Travail, Michel Sapin, a promis un geste mais pas "de saut" eu égard aux PME. La CGT et FO, plaident, elles, pour une hausse progressive de l'ordre de 250 à 300 euros, ce que rejette François Chérèque, numéro un de la CFDT, qui préfère une incitation à la hausse des salaires. "Il ne faut pas être dans la surenchère sur le smic, savoir raison garder", renchérit Pascale Coton, numéro deux de la CFTC. Carole Couvert, secrétaire générale de la CFE-CGC, exprime la "crainte que le smic augmente et que le reste de la grille des rémunérations reste plate". "Attention à la classe moyenne qui est au bord de l'asphyxie", prévient-elle. "Tout coup de pouce trop généreux pourrait avoir un impact considérable sur l'emploi", affirme Laurence Parisot. Jean Lardin, président de l'Union professionnelle artisanale, accepte une hausse, mais "modérée". Le gouvernement réfléchit, à plus long terme, à une modification du calcul de la revalorisation du salaire minimum qui progresserait non pas seulement en fonction de l'inflation mais aussi de la croissance.
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire