Et voici qu'en Syrie, ce qui paraissait impossible, impensable, se produit : le chef de l'État fait tirer le canon sur les quartiers rebelles de ses propres villes. Les morts se comptent par milliers désormais. Le dictateur syrien, comme à d'autres époques que nous croyions révolues, ose braver l'opinion publique mondiale. Celle-ci, indignée, s'avère impuissante, obligée d'assister au désastre sans même pouvoir porter secours aux blessés et aux affamés, bientôt réduits à se rendre comme les assiégés de jadis.
La médiation de l'Onu est absolument indispensable
Sans doute, une intervention armée des autres nations est impossible en Syrie. Déjà, l'action entreprise en Libye fut difficile à organiser. Elle fut tout juste tolérée par les deux grands pays, la Chine et la Russie, qui aujourd'hui bloquent les politiques qui pourraient influer sur le drame syrien. De plus, l'intervention libyenne qui a entraîné la chute de Kadhafi ne produit pas aujourd'hui tout le positif espéré. Qu'en serait-il en Syrie ?
La question est de savoir maintenant comment soutenir les révoltés syriens, comment aider ces populations souffrantes et comment préserver, demain, la paix entre les différentes communautés qui pourraient fort bien s'affronter violemment. On sait, par exemple, quelles sont les difficultés et les menaces qui pèsent sur les chrétiens en ce pays.
La situation pourrait aussi entraîner de graves développements dans les pays voisins, à commencer par le Liban, et dans toute la région.
On pense, bien sûr, aux médecins, aux journalistes, aux humanitaires qui s'efforcent d'apporter leur aide et de recueillir informations et témoignages. Eux aussi doivent absolument être protégés et évacués dans les meilleures conditions possible.
Cependant, on se demande ce qui pourra faire fléchir Bachar el-Assad qui paraît de plus en plus enfermé dans son schéma simpliste et répressif. Pourtant, même s'il parvenait à rétablir « son ordre », notre indignation vis-à-vis du dictateur et de ses méthodes ne s'éteindra pas.
Puisse Kofi Annan, envoyé spécial de l'ONU, aboutir à créer une médiation qui s'impose absolument.
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