Bonnes et mauvaises nouvelles pour le commerce parisien. La Mairie de Paris a rendu public mercredi 8 février un rapport réalisé en avril, recensant 61 232 commerces en activité à Paris. En comparaison du dernier rapport, réalisé en 2007, ce sont 907 magasins de moins. Mais c'est avant tout parce que ceux-ci se sont agrandis, grâce à des annexions de locaux. La surface totale du commerce dans Paris est donc restée plus ou moins stable, à 4 millions de mètres carrés.
Les principales évolutions du commerce observées entre 2007 et 2011 prolongent des tendances engagées de longue date, indique le document : diminution des commerces traditionnels, hausse des supérettes alimentaires. "D'autres évolutions amorcées plus récemment se relient d'une part au développement de l'Internet, comme la baisse du nombre de librairies ou de magasins photo, et d'autre part à de nouveaux comportements des consommateurs : développement du secteur du bien-être, de la restauration rapide, des deux-roues motorisés."
Parmi les commerces qui se sont le plus développés, le secteur du bien-être arrive en tête avec 29 % de magasins en plus (+ 410 établissements) : les centres de bronzage, salons de massage, spas et autres instituts de soin du corps sont en forte augmentation.
Vient ensuite la restauration rapide assise, avec une hausse de 28 %, soit 403 restaurants de plus. La restauration rapide debout, type kebab, tend quant à elle à diminuer. Les restaurants asiatiques aussi ont continué à proliférer (+ 17 %, soit 217 restaurants), tandis que les commerces alimentaires traditionnels de niche (+ 13 %, soit 144 commerces) font une poussée récente. Cavistes, magasins de produits régionaux ou étrangers et de produits bio, chocolateries ou torréfacteurs se sont multipliés depuis 2007.
LE COMMERCE DE GROS RELÉGUÉ EN BANLIEUE
Aux côtés des supérettes (+ 16 %, soit 52 magasins), qui ont par ailleurs tendance à élargir leurs horaires d'ouverture, on dénombre seulement 300 commerces de plus de 1 000 m² de surface de vente. "La faible présence des hypermarchés dans Paris intramuros s'explique par un refus fort de la Ville de leur implantation à partir des années 1970", rappelle le document. Ces grandes enseignes concurrencent directement les magasins d'"alimentation générale de moins de 120 m²", ces petites épiceries de quartier, dont le nombre a diminué de 7 % en quatre ans.
Côté baisse : essentiellement le commerce de gros (l'ancien Sentier), pour lequel le nombre de magasins a diminué de 15 % (– 457 établissements). En 2007, les magasins du Sentier s'étaient déplacés vers le quartier Sedaine-Popincourt. Aujourd'hui, ils partent pour beaucoup dans la partie sud d'Aubervilliers, aux dépens du centre de Paris.
Enfin, la libraire-papeterie-presse est également beaucoup moins présente dans Paris (– 14 %, soit 211 commerces de moins). Une tendance déjà constatée dans les enquêtes précédentes, et qui est due, selon l'enquête, "à la multiplication des journaux quotidiens et hebdomadaires gratuits, à la baisse du lectorat de la presse traditionnelle payante face à l'instantanéité et la gratuité d'Internet, ce qui est aussi valable pour l'accès à certains livres".
Cécile Prudhomme
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