"Voulez-vous du bois illégal dans votre guitare ?", interpellait la chanteuse malgache Zaia Saïd à l'entrée du Convention Center d'Anaheim (Californie), où se réunissait la National Association of Music Merchants (NAMM), jeudi 19 janvier. Avec l'ONG Friends of the Earth, elle mène campagne contre le fabricant américain de guitares Gibson, qui utilise, selon elle, du bois de rose abattu illégalement sur l'île de Madagascar.

Pour alerter l'opinion, elle a lancé la pétition "Musicians Against Illegal Logging" ("musiciens contre la déforestation") et, en octobre 2011, elle a organisé Réveillez-vous Masoala, un festival qui a connu un grand succès auprès de ses compatriotes.
"Des milliers de gens ont marché cinq jours pour assister aux concerts à l'orée du parc national de Masoala, où la forêt est le plus en danger", raconte-t-elle. Les Amis de la Terre ont replanté 20 000 arbres, bois de rose, ébène, palissandre...
CONFISCATION
Au même moment, à Nashville, l'industrie du disque organisait sa riposte en tentant d'effrayer les musiciens sur la possible confiscation de leur instrument si le message de Zaia Saïd était entendu. Mais c'est mensonger, rétorque la chanteuse : "Les musiciens détenteurs de guitares Gibson ne seront jamais inquiétés, seul le fabricant sera visé par les autorités fédérales."
Devant cette querelle mettant à mal l'un de leurs principaux concurrents, des représentants des guitares Taylor, fabriquées à San Diego, commentent sereinement : "Il n'y a pas de bois illégal dans les guitares Taylor, notre direction a toujours été très soucieuse de l'environnement." Ce que les défenseurs de la forêt ne remettent pas en cause. Un marchand de guitares constate toutefois que, depuis le début de cette campagne, ses clients posent davantage de questions sur l'origine exacte du bois de leur cher instrument à cordes.
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