Les négociations avec les créanciers privés ont été suspendues, sur un constat d'échec.
L'enjeu est crucial: il s'agit de chiffrer la restructuration de la dette grecque sur laquelle les banques, compagnies d'assurances et autres gestionnaires de fonds seraient prêts à s'engager volontairement.
En octobre, ces créanciers privés, représentés par l'International Institute of Finance (IIF), avaient accepté d'abandonner purement et simplement la moitié de leurs créances soit 103 milliards sur 206 milliards d'euros. Outre cet effort, ils s'engageaient à réinvestir 70% du solde en nouvelles obligations grecques à 30 ans. Mais à quel taux? C'est sur ce point que les négociations ont bloqué.
De source proche du dossier, les points de vue du gouvernement grec et de l'IIF semblaient pourtant converger autour d'un taux d'intérêt de 5%. Mais le FMI aurait fait preuve d'une grande intransigeance, en réclamant un taux de l'ordre de 2% seulement, inférieur à ce que l'Allemagne elle-même paie pour emprunter!
À un tel prix, la perte totale de valeur pour les créanciers serait telle qu'elle rend improbable leur participation volontaire. Or, sans participation volontaire, la restructuration devrait leur être imposée, et cela s'appelle une faillite.
Dégradation de la situation des finances publiques
Si le FMI s'arc-boute sur un effort maximum des créanciers, c'est de façon à réduire le plus possible la dette grecque. Car la dégradation de la situation des finances publiques ne permet plus d'assurer que celle-ci soit ramenée à 120% du PIB en 2020. Et au-delà de ce seuil, la dette n'est plus jugée «soutenable» et le FMI aura bien du mal à convaincre son conseil -et ses bailleurs de fonds non européens- qu'il ne prête pas à fonds perdus à la zone euro.Les créanciers sont en privé convaincus que la trajectoire financière grecque n'est pas soutenable. Mais ils refusent d'être les seuls à fournir l'effort. La BCE, l'Union européenne et le FMI - qui détiennent plus de 100 milliards d'euros de dette grecque - ne sont en effet pas censés appliquer la décote demandée au secteur privé.
Les négociations pourraient reprendre dans quelques jours entre les différentes parties. Sans accord, c'est aussi le second plan d'aide à la Grèce, qui prévoit plus de 100 milliards de crédits supplémentaires de la part de la Troïka, qui tombe à l'eau.
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