lundi 9 janvier 2012
Hollande et Sarkozy, l'eau et le feu
C'est une campagne où l'on retient ses idées, pas ses coups ! Il y a de l'électricité dans l'air. Pour les programmes et les chiffrages, on patientera. Exit les 110 propositions de Mitterrand, version 1981, ou la rupture de Sarkozy, modèle 2007. La faute à qui, à quoi ? À la crise ? Le fait est qu'elle plonge les Français dans un pessimisme noir. Ils ne croient plus à un projet clé en mains. Les prétendants à l'Élysée l'ont intégré, qui misent sur l'affaiblissement de son locataire. C'est la première caractéristique de cette campagne. Jamais un sortant n'aura engagé le sprint final nanti d'une telle impopularité. Pourtant, l'écart se resserre dans les sondages. Hollande fait la course en tête, Sarkozy se redresse. Son activisme paie. Il tente d'inverser les rôles : le réformateur, ce serait lui ; le conservateur, « l'autre ». La deuxième est plus classique : la bipolarisation. Les deux favoris s'efforcent d'imposer ce scénario, d'attirer à eux toute la lumière. Avec ce paradoxe : le sortant livre une course de vitesse ; le rival, de lenteur. Cherchez le challenger, l'erreur. Sarkozy remue, sinon s'agite ; Hollande marche à son pas. L'un est-il trop fonceur, l'autre trop prudent ? La suite le dira. Il n'est pas sûr, à ce stade, que cette guerre tactique passionne les Français. Ils attendent autre chose qu'une confrontation qui verrait Sarkozy moquer le vide des promesses et l'inexpérience de l'adversaire de gauche, et Hollande dénoncer le bilan creux et l'impuissance de celui de droite. Il reviendra pourtant au challenger - au vrai donc, Hollande - d'emballer la campagne. En visite hier sur la tombe de Mitterrand, à Jarnac, il semble plutôt la jouer « force tranquille ».
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