Cela fait quelque temps que court, dans l'équipe qui entoure Hervé Morin, le candidat Nouveau centre (NC) à l'élection présidentielle, l'hypothèse d'un retrait. L'intéressé dément vigoureusement, mais certains de ses proches estiment que, compte tenu de ses scores dans les sondages, où il ne dépasse pas 1 %, et de la guérilla que mènent contre sa candidature les principaux ténors de son parti (François Sauvadet, Jean-Christophe Lagarde, Maurice Leroy, André Santini...), il lui faut réussir à se ménager une porte de sortie, pourquoi pas dès le mois de février.
Un rendez-vous auquel le candidat centriste doit se rendre, vendredi 20 janvier, ne manquera pas d'alimenter les spéculations. M. Morin doit rencontrer Nicolas Sarkozy, à l'Elysée. Une rencontre, précise-t-il, qu'il n'a pas sollicitée. C'est Olivier Biancarelli, le conseiller politique du chef de l'Etat, qui aurait fait la démarche d'inviter l'ancien ministre de la défense, il y a une dizaine de jours."MES INTENTIONS RESTENT LES MÊMES"
M. Morin assure que ce rendez-vous n'augure pas d'un renoncement. "Mes intentions restent les mêmes", affirme-t-il au Monde. Pour autant, au Nouveau centre, la plupart des élus se projettent déjà dans l'après. Et dans le choix qu'il leur faudrait faire, si M. Morin décidait de renoncer à sa candidature.
Un choix qui se résumerait à deux noms : Nicolas Sarkozy et François Bayrou. Jean-Christophe Lagarde, le numéro 2 du Nouveau centre, a d'ores et déjà annoncé qu'il donnerait son choix à la fin du mois de janvier, sans attendre un éventuel retrait de M. Morin. La boussole de M. Lagarde, qui a médiatisé récemment sa rencontre avec M. Bayrou, indiquerait plutôt, pour l'heure, la direction de l'Elysée.
M. Sarkozy veille, en ce moment, à choyer les centristes de la majorité, alors que M. Bayrou monte dans les sondages. Ainsi M. Morin remarquait-il, mercredi 18 janvier, à l'occasion de ses vœux à la presse, que M. Sarkozy avait pris position récemment en faveur de plusieurs thèmes chers aux centristes : la TVA sociale, la réduction des cotisations sociales pour les entreprises, la règle d'or, la taxe Tobin... Mais le député de l'Eure ne s'en satisfait pas. Pour lui, en voulant aller trop vite, en faisant les choses de manière précipitée, le président de la République risque de "casser" ces "belles idées".
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