TOUT EST DIT

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mardi 17 janvier 2012

De Madrid, Nicolas Sarkozy contre-attaque sur le Triple A et accuse l’opposition d’agitation

Nicolas Sarkozy ne veut pas se laisser déstabiliser par la perte du triple A de la France décidée par Standard and Poor's. Il a ainsi contre-attaqué, lundi 16 février, à Madrid, lors de sa conférence de presse aux côtés du président du gouvernement espagnol Mariano Rajoy. Le chef de l’Etat sait qu’il sera interrogé sur le sujet et le décrochage de la France par rapport à l’Allemagne. Il a préparé son coup et refuse de répondre au journaliste. « Vous n'avez peut-être pas eu les dernières informations ? Donc pouvez-vous me poser une autre question avec les dernières informations ? », demande M. Sarkozy au cours d’un échange aigre doux.
Traduction, le chef de l’Etat veut qu’on donne autant de poids à la décision de Moody’s, qui ne prendra pas de décision sur la France avant avril. Dans la journée, à Paris, ce fut un tir groupé de l’UMP. Derrière la presse, c’est l’opposition qui est visée. « Ceux qui commentent peuvent se laisser aller à des outrances, dire des choses qu’on a oubliées le lendemain. Quand on est au gouvernement, on n’a pas le droit, on ne peut pas se permettre ce genre d’agitation », accuse M. Sarkozy pendant la conférence de presse. Et d’instrumentaliser son voyage en Espagne pour faire la leçon à l’opposition.
L’occasion était rêvée, alors que le roi d’Espagne Juan Carlos avait remis à Nicolas Sarkozy dans la matinée les insignes de chevalier dans l’ordre de la toison d’or. Une première depuis le président Gaston Doumergue en 1926. Cette distinction exceptionnelle a été remise notamment pour le soutien indéfectible de Nicolas Sarkozy dans la lutte contre le terrorisme de l’ETA dès sa nomination au ministère de l’intérieur en 2002. « Il n’y a plus de Pyrénées dans la lutte contre le terrorisme », expliqua le récipiendaire, avant de conclure, ému. « Croyez bien que c’est un jour que je n’oublierai pas. » Et c’est toute l’Espagne qui était effectivement reconnaissante : outre M. Rajoy, tous les premiers ministres espagnols s’étaient déplacés: le socialiste sortant Jose Luis Zapatero, le conservateur Jose Maria Aznar, ami de George Bush, et le socialiste Felipe Gonzalez, qui fit entrer l’Espagne dans l’Union européenne.
Et tous ont posé, tout sourire, aux côtés du roi et de son épouse. « J’admire cette démocratie espagnole qui peut rassembler tous les présidents du gouvernement sans que personne ne se sente atteint dans son identité politique », a salué M. Sarkozy, avant d’attaquer sur la règle d’or, adoptée par consensus avant les élections générales espagnoles, qui ont vu le retour de la droite. « C’est la même maturité qui permis à Mariano Rajoy, président du Partido Popular, de voter aux côtés du gouvernement socialiste de Luis Rodriguez Zapatero une règle d’or », a déclaré le chef de l’Etat.
« Quand on est dans l’opposition et que l’on sait, dans l’intérêt de son pays, faire un geste vers le gouvernement, on se grandit », a déroulé M. Sarkozy, avant de conclure : « Il y a sans doute à s’inspirer de la démocratie espagnole ». Une démocratie où droite et gauche s’affrontent souvent très violemment.
 "Il faut agir tout de suite"
Il n’empêche, après avoir accusé l’opposition de n’avoir soutenu aucune de ses réformes, en particulier celle des retraites, le chef de l’Etat a défendu sa stratégie consistant à multiplier les annonces de réformes à moins de cent jours de la présidentielle. « Pour celui qui est au chômage, pensez vous qu’il ait le temps qu’on attende la campagne électorale ? Il faut agir tout de suite », assuré M. Sarkozy. « Il n’y a jamais de risque à dire la vérité au pays dont on a la responsabilité, les gens sont lucides, très intelligents, ils comprennent tout. »
M. Rajoy a apporté son soutien à l’idée d’une taxe Tobin, défendue par M. Sarkozy et indiqué son souhait de voir son pays jouer tout son rôle en Europe. M. Sarkozy l’a soutenu alors que le sommet tripartite de Rome, qui devait rassembler M. Sarkozy, le président du conseil italien Mario Monti et la chancelière allemande Angela Merkel a été reportée à la fin février.
La campagne électorale s’est poursuivie à l’ambassade de France à Madrid, devant les Français de l’étranger, où M. Sarkozy a vanté son bilan, de nouveau justifié la gratuité du lycée français à l’étranger pour les enfants d’expatriés. Jamais il n’a noté que les expatriés n’étaient pas contribuables français. En revanche, le chef de l’Etat a défendu la double nationalité, combattue par une partie de la Droite populaire. « Les Français qui ont une autre nationalité restent Français et appartiennent pleinement à la communauté nationale ». D’ailleurs, les Français de l’étranger auront le droit de vote aux législatives, M. Sarkozy ayant créé onze circonscriptions à travers la planète.

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