samedi 12 novembre 2011
Ni prolifération atomiqueni attaque préventive
Alors que nous commémorons la fin d'une guerre effroyable, et que nous évoquons les morts et les destructions des conflits qui ont suivi pendant près d'un siècle, à l'heure même où les occidentaux se retirent d'Irak et d'Afghanistan, voici que l'on entend à nouveau bruits de bottes et cliquetis d'armes.
En effet, il est question, ces jours-ci, d'une intervention militaire d'Israël contre l'Iran pour neutraliser ses centres de recherche et de production nucléaires susceptibles de lui permettre d'accéder à l'armement atomique et à son transport.
Il n'est pas question de nier le danger que représente, depuis plusieurs années, l'orientation des recherches iraniennes. Celles-ci persistent malgré les mises en demeure et les sanctions qui ont déjà été appliquées à ce pays par la communauté internationale. Il est légitime de s'opposer à ce genre de projet qui va à l'encontre des efforts réalisés pour éviter la prolifération atomique. Malheureusement, l'échec en ce domaine est évident. Déjà plusieurs pays ont contourné ou ignoré les obligations du traité de non-prolifération.
L'Inde, le Pakistan, Israël et sans doute la Corée du nord disposent déjà de cette arme dont nous savons qu'elle peut aboutir à l'anéantissement de la vie sur notre planète. Une telle prolifération est redoutable : plus il y a d'armes de ce type, plus le risque est grand de les voir utilisées, un jour, même simplement dans un conflit régional. Ce pourrait être le détonateur d'une explosion en chaîne.
Ne pas incendierle Moyen Orient
Dans le cas présent, on comprend parfaitement les craintes d'Israël : les leaders iraniens n'ont-ils pas souhaité publiquement, à plusieurs reprises, que l'État d'Israël soit « rayé de la carte » ?
De plus, d'autres États voisins de l'Iran, telle l'Arabie Saoudite, s'inquiètent car ils se sentent aussi menacés. N'oublions pas non plus qu'une grande partie des approvisionnements du monde en pétrole dépend de la libre circulation dans le détroit d'Ormuz. On voit combien de difficultés surgiraient d'un chantage à l'arme atomique conduit par l'Iran.
La question est donc de savoir comment éviter que ce pays ne parvienne à ses fins. Rien, jusqu'à présent, n'a pu l'arrêter dans son projet bien réel, comme l'a confirmé ces jours-ci l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).
Malgré cela, nous ne pouvons envisager de recourir à des frappes contre l'Iran. Elles seraient sans doute peu efficaces, vu la dispersion des sites visés. Elles seraient politiquement contre-productives car, au lieu d'abattre le gouvernement iranien, celui-ci sortirait probablement conforté par l'union nationale du peuple iranien ainsi provoquée.
Tout est en train de changer au Moyen Orient, ne prenons pas le risque de l'incendier. Ni d'étendre l'incendie au monde entier.
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