Arnaud Montebourg a proposé de limiter à 67 ans l'âge d'investiture pour les élections législatives.
Elle a en tout cas suscité de l'ironie ou de la colère à la direction du PS. Un échange violent a opposé Martine Aubry et Arnaud Montebourg à l'issue du bureau national mardi soir. La première secrétaire lui a reproché de faire un «coup médiatique» et de vouloir se comporter en «chevalier blanc». Une attitude «insupportable», selon elle. Quoi qu'elle en dise, il a quand même pris tout le monde au dépourvu, en pleine discussion sur les investitures.
Faire bouger le PS
«Je suis légitime à porter ce débat, rétorque-t-il. Et j'ai bien l'intention de le porter le plus loin possible.» Pour lui, le PS reste très en deçà des objectifs de renouvellement du personnel politique qu'il devrait se fixer: «Toute une génération n'arrive pas à accéder à la représentation nationale.» Pour Montebourg, la seule méthode pour faire bouger le PS, c'est de le bousculer. «Sa méthode de rénovation consiste à jeter des pavés dans la mare», s'agace le bras droit de Martine Aubry, François Lamy. Autour de la première secrétaire, on revendique d'avoir imposé réellement le non-cumul des mandats au PS, et on refuse de recevoir des leçons.Dans un parti si rétif à ses idées et qui a désigné comme candidat le plus social-démocrate des «impétrants», Montebourg, l'homme de la démondialisation, doit s'interroger sur sa place. «Que veut Arnaud? La réponse n'est pas claire» , explique un de ses amis. Se sent-il à l'aise au PS? Après un silence de réflexion, Thierry Mandon répond: «Je pense.» Mais les ennemis du président du conseil général de Saône-et-Loire en sont moins sûrs. «Il est en voie de chevènementisation. À terme, je le vois quitter le PS», estime un proche de François Hollande. «C'est une manière de me discréditer», réplique Montebourg, qui défend sa «fidélité» au PS. Et aussi à ses idées. «Je suis le porte-parole des centaines de milliers de Français qui se sentent écrasés par l'économie et je ferai en sorte qu'ils soient entendus.»
Montebourg a obtenu 17% des voix à la primaire. Pour faire vivre ses idées, il veut lancer son propre «mouvement politique» , qui devrait prendre forme en janvier. Et plus tard? Son avenir est ouvert, assure-t-il. «Ma liberté est totale. Tout m'est possible, y compris le retour à la vie professionnelle.» En juin 2012, il quittera l'Assemblée, puisqu'il ne sera pas candidat.
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