TOUT EST DIT

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samedi 12 novembre 2011

REPORTAGE. En Grèce, les professeurs se font attendre

Salaires réduits, taxes qui se multiplient, commerces qui ferment… la population grecque est usée par une crise économique et politique sans fin. Le Nouvel Observateur a suivi quelques jours, Maria, dans son quotidien. Sarah Diffalah à Athènes 

Devant l'école de sa fille Eleni à Halandria au nord d'Athènes, vendredi 11 novembre, Maria essaye de se renseigner. Le professeur de danse a-t-il été nommé ? "Bon, normalement, l'enseignant arrive lundi, ouf !", se met à espérer la jeune femme.
A la rentrée, en septembre, elle a appris qu'aucun professeur de danse n'avait été envoyé. "Certains disent que l'Etat ne peut plus payer des professeurs de danse, que cet enseignement est considéré comme un luxe et donc qu'on peut le supprimer pour faire des économies. Ce serait absurde !" s’indigne Maria. Personne n'a pas été en mesure de confirmer la raison de l'absence de ce professeur mais ce qui est certain en revanche c'est que l'Education a été l'un des premiers budget de dépenses à être raboté. Cette année, une partie des livres ne sont pas arrivés dans les écoles grecques, Maria a été obligée de payer la moitié de l'autre partie. La collation fournit par l'école pour le déjeuner a été supprimée, impliquant ainsi des dépenses supplémentaires à Maria qui prépare chaque matin de quoi nourrir les enfants à midi.
"Je m'achète mois de vêtements"
Eleni a 13 ans et a toujours aimé la danse classique. Le ballet l'enchante. Aidée par sa mère, célibataire, elle décide de travailler dur pour passer l'examen d'entrée d'une école publique d'art. Elle décroche le sésame après plusieurs mois de stress et d’angoisse.
Maria, elle, n'a pas souhaité économiser en taillant dans le budget des activités de ses deux enfants. Cours d'anglais, de volley, de tennis et de basket… elle s'est appliquée à ce qu'Eleni et Yiannis, son fils de 9 ans, puissent se défouler tout en apprenant. "Ils ont tellement d’énergie et d'envie. Je ne peux les empêcher de faire ce qu'ils aiment. Pour compenser, je sors moins et je m'achète moins de vêtements".
Cette année, Maria a comparé les prix des cours et elle a réussi à dénicher des prix "imbattables" : 20 euros par mois le cours de basket pour son fils au lieu de 45 euros, 65 euros par mois le cours d’anglais pour sa fille au lieu de 100 euros.
A ses enfants, elle ne cache rien. Au supermarché, devant l’hésitation de Maria entre deux produits, Yiannis la tire par le bras : "Allez viens de toute façon c'est trop cher". "Si un jour ma mère a trop de problèmes d'argent, moi je veux bien arrêter mes activités", promet le garçon.

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