TOUT EST DIT

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samedi 26 novembre 2011

Élargir la vision
 
Le monde est en crise, ce qui semble annoncer des bouleversements dont nous ne soupçonnons pas l'ampleur probable. Ce que l'on a appelé « le printemps arabe », au lieu d'apporter aussitôt, comme beaucoup l'ont cru, douces fleurs et fruits tendres, laisse pointer les épines agressives qui déchirent chaque jour un peu plus les unanimités apparentes.

Si la Tunisie semble avancer dans une certaine cohérence qui n'abolit pas toutes les méfiances, l'Égypte, elle, est de nouveau en proie aux fortes convulsions. Le général Moubarak, héros autrefois, aujourd'hui honni et inculpé, a été sacrifié par ses pairs. Ceux-ci voulaient aussi et peut-être surtout que l'armée, en réalité les cadres militaires, garde ses avantages, ses pouvoirs plus ou moins cachés pour maintenir l'Égypte dans l'ordre qu'ils avaient conçu.

Mais les idées révolutionnaires, les rêves et les ambitions, surgis des manifestions premières, ne s'abandonnent ni ne s'oublient facilement. Laisser traîner les choses comme le maréchal Tantaoui l'a fait, espérant l'oubli et l'apaisement, a finalement abouti à mettre en place les conditions d'une nouvelle explosion. C'est à cela que nous assistons aujourd'hui sans que nous puissions imaginer ses conséquences. En effet, les forces vives, surtout celles de la jeunesse, ne veulent plus accepter d'être traitées comme elles le furent jusqu'à présent.

La Libye va-t-elle trouver unité et stabilité ? Déjà bien des puissances extérieures rôdent autour pour tirer quelques profits de la situation. Là aussi, traînent des relents de pétrole, mais les espérances d'ère nouvelle ne s'éteindront pas facilement.

Non au nombrilisme français

Ne parlons pas du Yémen et des fumeuses promesses successives d'arrangements qui ne garantissent pas de véritables changements. Quant à la Syrie, personne ne sait que faire et le gouvernement attaque ses propres villes avec chars et canons qui ont déjà causé la mort de plus de 3 000 personnes sans compter les blessés, les emprisonnés. Mais la révolution en marche a déjà trop donné et trop souffert pour s'arrêter. Derrière ce pays charnière, se poursuivent les ancestraux et multiples affrontements. Ils retentissent de diverses manières sur les pays voisins armés jusqu'aux dents.

En Europe, nous voyons que la crise, loin de se calmer, menace de s'étendre jusqu'aux pays membres pourtant réputés les plus solides. On recherche activement les moyens de calmer le jeu. Les partis politiques sont désavoués, leurs représentants renversés. On commence, comme en Italie, à en appeler à des techniciens. Mais si les politiciens de droite ou de gauche et aussi les techniciens ne réussissent pas, qui donc les peuples iront-ils chercher ? Par ailleurs, les pays pauvres d'hier s'efforcent de maintenir leur marche vers cette émergence qui réduira leur misère d'hier, encore trop présente aujourd'hui.

Pendant ce temps-là, en France, nous sommes tout à nos affaires électorales. On se partage déjà le fruit des bons résultats électoraux escomptés pour demain. On échange des circonscriptions électorales contre des infléchissements plus ou moins nets dans les politiques énergétiques, sociales et économiques. On parachute des amis ici. Là, on souhaite des départs et des démissions. Bref, on se lance dans des marchandages qui rappellent ceux de nos républiques disparues. On semble bien loin de la recherche assidue du Bien Commun.

Ce nombrilisme français se répercute dans les médias qui n'élargissent guère notre vision. Les responsables politiques se laissent enferrer dans ces petits calculs. Ils seraient pourtant bien inspirés de relever un peu la visière tant qu'il est encore temps pour essayer de trouver les chemins de l'avenir dans un monde en ébullition en rappelant les exigences de la situation. C'est seulement ainsi que pourront être suscités confiance et espoir.

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