jeudi 8 septembre 2011
Ça rogne et ça grogne
Entériner le plan antidéficit sans casser la croissance ni désespérer les Français, tout en sachant que les marges de manoeuvres sont ténues et les agences de notation impitoyables : tel est l'exercice budgétaire de haut vol imposé à l'exécutif. Celui-ci s'est partagé le service après-vente de la rigueur. François Fillon va au charbon, exhortant à l'unité de la droite et sonnant la charge contre la gauche, tandis que Nicolas Sarkozy se consacre à la pédagogie ou offre une séance de câlinothérapie aux députés UMP, conviés hier à l'Elysée. Car l'humeur est frondeuse. Entre l'aile centriste qui déplore un manque d'inspiration sociale et les libéraux mécontents de devoir voter des augmentations d'impôts, la base renâcle. Dur, dur de rogner sur les avantages fiscaux quand dans chaque niche aboie un molosse ! Déjà des concessions sont lâchées. Retoquée, la TVA majorée dans les parcs d'attractions. Et encore ne s'agit-il que d'un tour de chauffe car après le milliard d'euros à dégager dès à présent, il faudra trouver 11 milliards de recettes en 2012. Et arbitrer la question sensible de la taxation des ménages les plus aisés. La pression est forte. Ainsi deux personnalités - pas des moindres, les présidents des deux assemblées - militent-elles pour abaisser le seuil à 250 000¤ au lieu des 500 000 prévus à Bercy. Last but not least, restera à trancher le dilemme de la règle d'or budgétaire. Le Président a démenti l'hésitation qu'on lui prête à convoquer le Congrès pour ne pas courir le risque d'un échec, qui serait un mauvais signal aux marchés. Mais il semble bien, devant le scepticisme d'une partie de la majorité, qu'il est urgent d'attendre.
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