TOUT EST DIT

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mercredi 3 août 2011

Prise de dette pour la présidentielle

La dette sera l'une des questions centrales de la campagne présidentielle. Hier encore, malgré la torpeur de ce début août, Pierre Moscovici a relancé le débat, affirmant que la dette était « l'ennemi de la gauche ». Rien de neuf après les déclarations similaires de son favori, François Hollande, ou de Martine Aubry sur le sujet. Tout aussi prévisible a été la réplique de la porte-parole du gouvernement, Valérie Pécresse, plaçant - non sans argument — le PS devant son refus d'approuver la « règle d'or » voulue par Nicolas Sarkozy, afin de constitutionnaliser cette mesure. Il n'est pas inutile, dans ce contexte, de rappeler que la dette française est moins le fait d'une dérive des dépenses publiques que d'une baisse des recettes, fruit de trente ans de politique libérale (en 1980, cette dette ne représentait que 20 % du PIB ; 35 % en 1990, 67 % en 2007). Une flambée due en grande partie aux conséquences de la libéralisation des mouvements de capitaux — initiée par la gauche dès 1983 — à la contre-révolution fiscale diminuant les impôts du capital et du patrimoine, le tout amplifié par la crise financière de 2008. Tout comme, il ne faut pas oublier que la fameuse barre des 3 % du PIB de déficit budgétaire était déjà inscrite dans les critères de Maastricht… dont s'étaient exonérés la France et l'Allemagne au début des années 2000 ! Si l'argument électoral de la « règle d'or » peut porter néanmoins à droite, il serait redoutable pour la gauche qui, en l'adoptant, s'interdit de fait toute politique alternative. Si la dette est « l'ennemi de la gauche », renchérir sur la rigueur le serait tout autant.

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