TOUT EST DIT

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mercredi 27 juillet 2011

Les vérités de Jean-Claude Trichet

Dans un entretien exclusif accordé au Point, le patron de la BCE revient sur le sauvetage de la Grèce, la dette et l'avenir de la zone euro. 


Jean-Claude Trichet se veut rassurant. "L'euro n'a jamais été menacé (...) il est stable, crédible, solide." Comparé aux États-Unis et au Japon, "la zone euro est dans une situation bien meilleure", son déficit budgétaire représentant la moitié de celui de ces deux pays. La faiblesse de l'Union européenne réside dans la prise en compte de ses États membres en tant qu'individualités. "La Grèce en particulier connaît une situation difficile", admet le président de la BCE. Sur le rôle de son institution dans ce contexte de crise, Jean-Claude Trichet est clair : "Notre responsabilité est de garantir à 17 pays et 331 millions de citoyens la solidité et la stabilité de leur monnaie, de leur épargne et de leur pouvoir d'achat." Mission accomplie selon lui, puisque depuis douze ans, la BCE a maintenu une inflation moyenne annuelle de 1,97 %, "en ligne avec notre définition de la stabilité des prix : moins de 2 %, proche de 2 %", déclare Jean-Claude Trichet. "La zone euro a connu depuis l'introduction de la monnaie unique une croissance comparable à celle des États-Unis, et elle a créé plus d'emplois : 14 millions, contre 8 en Amérique du Nord", ajoute-t-il.
Réussite globale mais bilan contrasté
La réussite est donc globale pour le directeur de la Banque centrale, mais individuellement, le bilan est un peu plus contrasté. Jean-Claude Trichet a participé au nom de la BCE au sommet réunissant les dirigeants de la zone euro, le 21 juillet. L'institution bancaire européenne a annoncé qu'elle allait, pour la seconde fois, débloquer un fonds d'urgence en direction de la Grèce. 110 milliards en 2010, 109 en 2011, un effort "absolument fondamental" pour que "la Grèce reprenne le contrôle de ses grands équilibres" : "Ce qui compte, c'est qu'elle (la Grèce) poursuive rigoureusement ses réformes structurelles et qu'elle s'engage résolument dans son programme de privatisation."
Un engagement primordial pour justifier les efforts collatéraux demandés aux citoyens européens, notamment aux Français. "Les Européens ne subventionnent pas la Grèce à fonds perdus. Ils investissent dans son redressement." Il faudra donc être patient et optimiste, selon le président de la BCE. La rigueur est la seule solution. L'éventuelle sortie de la Grèce de la zone euro, question soulevée par de nombreux acteurs, est "une hypothèse que personne n'a envisagée un instant", affirme Jean-Claude Trichet. "Comme citoyen, et non comme président de la BCE, je pense que les Européens progresseront jusqu'à créer une confédération d'États souverains d'un type entièrement nouveau, qui ne serait pas une imitation des États-Unis d'Amérique."

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