La zone Euro reste plus que jamais sous la menace de la crise de la dette, avec de nouvelles turbulences financières autour du Portugal et de grandes difficultés pour boucler un deuxième plan d’urgence en faveur de la Grèce.
Au bord du précipice il y a huit jours, l’Union monétaire a soufflé lorsque le Parlement grec a voté un plan d’austérité, condition pour garder ouvert le robinet de l’aide.
Mais l’exercice est délicat. Cette semaine, l’agence de notation Standard and Poor’s a estimé que le plan conduirait "probablement à un défaut de paiement", ce que l’Europe veut éviter à tout prix.
La zone euro a repoussé le plan à septembre. Mais le retard pris risque d’indisposer le FMI, qui ne débloquera sa part de 3,3 milliards d’euros qu’avec l’assurance que les besoins grecs seront couverts jusqu’en 2012.
Pour ne rien arranger, le Portugal se retrouve sous la pression. L’agence de notation Moody’s l’a relégué dans la catégorie des investissements "spéculatifs", estimant que le pays pourrait avoir besoin d’un deuxième plan d’aide alors que le premier, de 78 milliards d’euros, vient tout juste d’être décidé.
Moody’s a abaissé de quatre crans sa note à long terme, car elle estime que le pays pourrait - comme la Grèce - avoir besoin d’un deuxième plan d’aide avant de retourner sur les marchés s’y financer seule. L’agence craint aussi, après analyse, que le Portugal ne parvienne pas à tenir les engagements en matière de réduction de son déficit.
Furieuse, la Commission européenne a lancé une mise en garde aux agences de notations, dont les décisions issues de constats financiers font vaciller plusieurs pays surendettés de l’Union monétaire. José Manuel Barroso, son président, "regrette particulièrement cette dégradation à cause du moment choisi et de son ampleur".
Il faut "briser l’oligopole des agences de notation", a martelé le ministre allemand Wolfgang Schäubele. La presse portugaise parle de dégradation "insultante" et "irrationnelle", car survenant avant la mise en place du nouveau gouvernement. Mais l’inquiétude est palpable. "Les Portugais paient les atermoiements de l’Europe sur l’implication du secteur privé" pour aider la Grèce, juge une source européenne proche du dossier. L’euro restera durablement en état d’urgence.
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