vendredi 1 juillet 2011
Bains de foule d'hier et d'aujourd'hui
Nicolas Sarkozy agrippé à l'épaule au cours d'un bain de foule, puis déséquilibré par un inconnu. Il chancelle, parvient toutefois à garder son self contrôle. Le geste est violent, l'image forcément dérangeante. Il s'agit tout de même d'un acte par lequel on attente à celui qui incarne l'État, le premier dépositaire de l'autorité publique. Passons sur la réaction peu confraternelle, niveau cour de récréation, d'un Dominique de Villepin banalisant l'incident et ironisant sur la République qui n'est pas en danger. Certes. Les incivilités lancées par des citoyens irascibles à l'endroit des grands qui nous gouvernent émaillent l'histoire de la République. Comment néanmoins ne pas observer que jadis, un de Gaulle ou un Mitterrand, qui en ont serré des mains, scandé des foules, tout en marquant la distance inhérente à leur statut, n'avaient jamais été importunés. Serait-ce à dire que la personne du Président n'est plus sacrée, voire que Nicolas Sarkozy, qui aspirait à désacraliser la fonction, a réalisé son ambition à l'insu de son plein gré ? Il reste que c'est la première fois qu'il est physiquement pris à partie, et que certaines visites de terrain lui ont déjà valu des déboires. Ainsi le célèbre « Casse-toi pauv'con », en réplique à un perturbateur, qui avait contribué à ternir son image, ou le limogeage d'un préfet, coupable de n'avoir pas su empêcher le chahut du cortège présidentiel. Cet incident ne restera pas sans conséquence, quand bien même le chef de l'État ne portera pas plainte, rompant avec une pratique qui l'avait vu saisir la justice pour moins que cela. Quant au dispositif de sécurité, il sera, n'en doutons pas, inspecté jusqu'au dernier bouton de guêtre.
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