TOUT EST DIT

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vendredi 1 juillet 2011

Volontarisme européen

Après un intermède hongrois sans relief, la présidence polonaise de l'Union européenne peut-elle générer un regain du volontarisme communautaire, une accélération du cours de l'histoire ? Construit sur un nationalisme ombrageux, le logiciel politique polonais ne laisse que peu de place à l'espoir, peu de crédit aux europtimistes

Après avoir une fois encore sauvé les meubles in extremis, à Athènes, l'Union risque de poursuivre durant les prochains mois sa route cahotante entre le pire de l'éclatement de la zone euro et le meilleur d'une intégration accentuée, plus efficace et plus juste. Bref, le fédéralisme assumé, mot qui fait encore un peu peur, ce n'est pas pour demain, même si c'est un bon ciment pour répondre aux défis du marché et de la concurrence de pays-continents comme la Chine ou l'Inde.

Reconnaissons-le a minima, face à des marchés qui ont l'avantage sur les politiques de la rapidité et du cynisme, l'Union européenne et ses partenaires (BCE, FMI) ont jusque-là fait mieux que résister. Ils n'ont pas seulement colmaté les énormes brèches financières des pays en déroute ¯ Irlande, Grèce, Portugal ¯ en créant un fonds ad hoc. Ils ont aussi bâti une digue du futur, via un mécanisme européen permanent de stabilité, assez richement doté. Ils ont entrouvert la voie d'un fédéralisme européen qui existe déjà... À la banque centrale européenne (BCE).

Quoi qu'il en soit, le plus dur est peut-être devant. Sous les coups de boutoir des marchés qui n'ont pas d'état d'âme, l'Union va devoir rester très vigilante dans la résolution d'une équation grecque à trois inconnues -politique, économique, sociale- dont la variable sociale n'est pas la moins importante. Jusqu'où ira l'acceptabilité citoyenne d'un effort douloureux et plutôt mal partagé ?

L'Europe est surtout condamnée à aller plus vite et plus loin dans l'intégration économique communautaire. Il faudra tôt ou tard surmonter, et le plus tôt sera le mieux, l'anomalie européenne majeure d'une monnaie sans État. Sans bousculer la respiration démocratique de chacun, sans doute, sans attendre non plus la Saint Glinglin, c'est-à-dire l'effondrement possible de la maison commune. Tant que l'Europe fonctionnera comme un vieux syndicat intercommunal du fin fond de la province ¯ je partage le minimum et je conserve l'essentiel de mes prérogatives ¯ il y aura du souci à se faire sur son avenir.

Ne rêvons pas trop d'une hypothétique harmonisation fiscale. Le refus irlandais de céder le moindre pouce de terrain sur son avantage dérogatoire en matière d'impôt sur les sociétés, malgré l'aide massive de ses partenaires, laisse à penser que les verrous sont solides. Pour autant l'Europe, si elle ne veut pas souffrir les affres de l'implosion, doit impérativement échafauder une gouvernance économique digne de ce nom.

¯ Élaborer un budget commun qui ne soit pas une coquille vide comme il l'est aujourd'hui : avec seulement 1 % de la richesse globale produite versée dans la cagnotte commune on est évidemment loin du compte.

¯ Accélérer la convergence des budgets nationaux, initiée par « le « pacte pour l'euro ». Encore faut-il la faire vivre.

¯ Bâtir, enfin, un politique de projets concrets communs en matière de recherche, d'éducation, d'innovation... Ces trois têtes de chapitre, çà ne vous rappelle pas quelque chose ? Eh oui ! le grand emprunt que la France a lancé. En solo...


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