samedi 4 juin 2011
Une pierre dans les jardins de l’Europe
La bactérie tueuse, d’origine toujours inconnue, divise le vieux continent. Au-delà du polar sanitaire, une crise diplomatique se profile. L’Allemagne, clouant au pilori le concombre andalou, a déclenché de sombres hostilités. Angela Merkel admet l’erreur et présente de plates excuses, mais la plaie reste ouverte. Les grosses légumes de Madrid exigent un lourd dédommagement financier. Maraîchages, nous voilà ! Car la calomnie teutonne, trop tard rectifiée, a mis le paysan ibère sur la paille. À l’heure où le fourrage s’échange au prix de l’or, pareille situation devient vite intenable.
En une semaine, l’Espagne voit s’effondrer l’ensemble de ses exportations agricoles. Tomates, haricots et autres salades ont suivi la cucurbitacée dans sa chute… Perte sèche ? 200 millions d’euros, à la louche, sous réserve d’inventaire.
Et ce n’est pas fini. Si la Macédoine garde son calme, Moscou s’agite. La Russie, surjouant l’inquiétude, décrète un embargo draconien. Tout ce qui pousse dans les jardins de l’UE devient denrée indésirable. Poutine, grand spécialiste de l’intoxication, craint “d’empoisonner” ses compatriotes… La manœuvre, bientôt copiée par le Liban, ne trompe personne. Au nom du principe de précaution, l’étroit protectionnisme se refait la cerise. Une rumeur venue d’outre-Rhin, avec le relais de Bruxelles, pousse ainsi l’Europe verte dans les choux. De l’Atlantique à l’Oural, communauté ou pas, chacun défend d’abord son pré carré.
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