TOUT EST DIT

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jeudi 30 juin 2011

Un vote sur des charbons ardents

Ces 29 et 30 juin, les députés grecs doivent voter le plan d'austérité réclamé par l'UE et le FMI pour éviter la faillite du pays. Un choix sans précédents dans l'histoire de la démocratie grecque, qui alimente les tensions dans le pays. 

La petite Grèce – dont le produit intérieur brut représente une toute petite part du PIB européen – peut-elle provoquer une "alerte" en Europe et menacer l'intérêt mondial? Et bien oui, a en croire les déclarations des dirigeants européens et la pluie de correspondances et d'analyses des journalistes étrangers qui s'intéressent aux deux votes des députés grecs, aujourd'hui et demain [le premier vote*, le 29 juin, porte sur une loi cadre fixant à la Grèce un objectif d'économies de 28,4 milliards d'euros entre 2012 et 2015 et de réaliser 50 milliards d'euros en cessions et privatisations. Le second vote, le 30 juin porte sur la loi d'exécution].
Nous avons vécu et nous vivons, en tout cas jusqu'à demain soir, 48 heures d'incertitude. Pour la Grèce et pour la zone euro. Même si le scenario d'un rejet du plan d'austérité par les députés semble s'éloigner, il ne faut rien exclure.
C'est la première fois qu'une telle situation se produit depuis le retour de la démocratie dans le pays [en juillet 1974]. Parce que nous sommes arrivés à la limite. C'est ce qui ressort de la pression qui pèse sur les députés qui sont appelés à se prononcer sur le plan d'austérité.
Bien entendu, le gouvernement se trouve confronté à une crise imprévisible. Parce que même si le plan d'austérité est voté (et ce sera grâce aux voix des députés de l'opposition vu la réticence des députés de la majorité socialiste), l'équilibre du gouvernement sera remis en cause.
Et ça, les députés du PASOK [le Parti socialiste au pouvoir, qui dispose d'une majorité de 155 députés sur 300] le savent bien. Ils sont sous pression : avec d'un côté leurs électeurs qui refusent les mesures drastiques prévues par le plan d'austérité, de l'autre ils ont le devoir de soutenir le gouvernement.
On sait cela aussi au siège du gouvernement, d'où est partie l'entreprise de persuasion du nouveau ministre des Finances Evangelos Venizelos pour convaincre la majorité parlementaire par la promesse d'un dialogue social.
Mais le problème grec perturbe aussi les centres du pouvoir européen. Tous concentrent leur attention sur la place Syntagma [où se déroulent les principales manifestations contre le plan d'austérité]. Les déclarations de Van Rompuy ou Barroso, d'Olli Rehn ou Wolfgang Schäuble expliquant que notre pays "n'a pas d'autre alternative" et qu'il "n'y a pas de plan B" peuvent comporter un élément de chantage. Mais aussi accroître l'incertitude.
D'un côté, il y a les dénégations catégoriques de responsables institutionnels que "il n'y a pas de plan B" pour la Grèce. De l'autre, des initiatives naissent comme en France et en Allemagne, sans que l'on en connaisse les détails, ni que l'on puisse déterminer quelle sera la réaction des marchés, que tout le monde craint.
Dans ce climat d'incertitude, et de retenue, les députés sont invités à dire simplement oui ou non…

Commentaire

 Bruxelles ne plaisante pas

Bruxelles ne plaisante pas
"L'Union européenne ne plaisante pas et met sur la table un dilemme de taille. Ce sera soit l'adoption du nouveau plan de rigueur, soit la faillite. Un danger de taille", écrit To Ethnos. L'heure est importante et le vote crucial.
"Mais les tensions dans la rue continuent et s'intensifient et les Grecs sont décidés à s'insurger contre l'injustice des mesures imposées dans le deuxième plan de rigueur", écrit le quotidien.

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