La zone euro s'est donné jusqu'à début juillet pour définir les paramètres du financement pour le pays en difficulté.
La zone euro a renvoyé dimanche soir la balle dans le camp de la Grèce en refusant de débloquer la cinquième tranche de l'aide à Athènes et de valider un second plan d'aide au pays tant que le Parlement grec n'aura pas voté un nouveau programme d'austérité. Alors que la date de ce vote n'est pas encore arrêtée, les ministres des Finances de la zone euro, qui se sont réunis huit heures durant à Luxembourg, se sont donné jusqu'à début juillet pour prendre une décision sur ces deux dossiers, faute de quoi la Grèce ferait défaut sur sa dette dans les jours suivants.Ils ont, en revanche, d'ores et déjà clarifié la manière dont les créanciers privés seraient associés à un second plan de soutien. Il s'agira d'une participation informelle et volontaire, correspondant à ce que Nicolas Sarkozy et Angela Merkel avaient décidé à Berlin vendredi. "Les ministres des Finances de la zone euro ont décidé de définir d'ici début juillet les principaux paramètres d'une stratégie de financement pour la Grèce", peut-on lire dans un communiqué d'une page publié à l'issue de la réunion.
Secteur privé
"Les ministres des Finances de la zone euro sont d'avis que tout financement supplémentaire pour la Grèce sera de source publique et privée. (...) Une participation du secteur privé à un second plan d'aide à la Grèce se fera sur une base volontaire et informelle via un roll-over d'obligations grecques arrivant à maturité", est-il encore indiqué. Cette modalité est connue comme "l'initiative de Vienne", par laquelle des banques privées avaient accepté en 2009 de ne pas se désengager d'Europe centrale au plus fort de la crise.
Après la valse-hésitation au cours de la semaine sur l'opportunité de débloquer la cinquième tranche d'aide de 12 milliards d'euros prévue dans le cadre du plan de 110 milliards approuvé en mai 2010, les ministres ont décidé de rester fermes. Ils ont de nouveau appelé à une unité politique nationale en Grèce "compte tenu de la longueur, de la magnitude et de la nature des réformes requises".
Exigences
Surtout, ils "(ont) rappelé avec force au gouvernement grec que, d'ici la fin du mois, il doit faire en sorte que tous soient convaincus que tous les engagements pris par les autorités grecques soient remplis", selon les mots du président de l'Eurogroupe, Jean-Claude Juncker, à la sortie de la réunion. "Vous ne pouvez pas imaginer une seconde que nous nous engagions à financer sans savoir si le gouvernement grec a endossé les obligations qui sont celles de la Grèce", a-t-il encore indiqué aux journalistes.
Le ministre belge des Finances, Didier Reynders, a confirmé que les fonds ne seraient pas débloqués pour le moment, même si des discussions s'engageront entre les départements du Trésor des principaux États membres et les créanciers privés de la Grèce. Les ministres des Finances de la zone euro doivent, quant à eux, se retrouver dès lundi à Luxembourg pour avancer sur les autres dossiers que devront valider les chefs d'État et de gouvernement des vingt-sept lors d'un sommet, jeudi et vendredi.
Déplacement à Bruxelles
Au menu : renforcement des capacités de prêt du Fonds européen de stabilité financière (FESF) créé en mai dernier, formalisation par un traité du Mécanisme européen de stabilité (MES) qui s'y substituera à partir de 2013 et réforme du Pacte européen de stabilité et de croissance. Dès lundi également, le Premier ministre grec Georges Papandréou doit se déplacer à Bruxelles pour y rencontrer le président de la Commission européenne José Manuel Barroso, alors que la réaction des marchés et celle de la rue à Athènes seront scrutées avec attention.
Les ministres des Finances du G7 (États-Unis, Japon, France, Allemagne, Royaume-Uni, Italie, Canada) ont évoqué ce week-end la crise grecque lors d'une conférence de presse téléphonique, a fait savoir le ministre japonais des Finances, Yoshihiko Noda.
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