La ministre française est apparue détendue à la sortie de son grand oral devant le conseil d'administration du fonds.
La ministre française de l'Économie Christine Lagarde est sortie visiblement détendue jeudi à Washington de son grand oral devant le conseil d'administration du Fonds monétaire international, qui doit désigner d'ici une semaine son nouveau directeur général. Christine Lagarde a quitté avec le sourire le siège du FMI peu après 15 heures (21 heures à Paris), à l'issue de "trois heures" d'échanges avec les 24 membres de l'instance. Elle a fait une brève déclaration à la presse. "Je crois qu'il faut que le Fonds soit plus réactif, certainement plus efficace et plus légitime.Et cela suppose véritablement beaucoup d'améliorations potentielles, mais aussi la continuation des réformes qui ont été entreprises par mon prédécesseur", a-t-elle affirmé en anglais. "Je crois que le Fonds est une institution remarquable, disposant d'un staff (personnel, NDLR) exceptionnel, et qui doit s'efforcer d'être toujours plus réactive, plus engagée, plus légitime auprès de l'intégralité de ses 187 membres. En tout cas, ce serait mon ambition", a-t-elle ajouté, en français cette fois. "C'est maintenant aux États membres de décider", a-t-elle conclu.
Vingt-trois hommes et une femme du conseil d'administration du Fonds doivent choisir le nouveau directeur général par "consensus", ou à défaut par un vote, le 30 juin au plus tard. Mais ce pourrait être avant, a précisé jeudi matin un porte-parole du FMI, David Hawley. En introduction de son grand oral, la Française a défendu son impartialité. "Que ce soit très clair, si je suis élue, je n'aurai qu'une chose en tête quand il s'agira d'apporter un soutien à un membre de la zone euro : assurer une totale cohérence avec la mission du Fonds et avoir une gestion avisée des ressources du Fonds", a-t-elle dit. La prochaine étape est une réunion formelle du conseil d'administration mardi, pour examiner les deux candidatures. La ministre française de l'Économie est selon son rival, le gouverneur de la Banque du Mexique Agustin Carstens, la favorite naturelle.
Expérience
Il y a un an, le Mexique battait la France 2 à 0 lors de la Coupe de monde de football. Mais autant les Bleus avaient joué désunis, autant l'Union européenne s'est regroupée derrière la candidature de Mme Lagarde, faisant dire à Carstens que ce nouveau match France-Mexique avait commencé "avec un score de 5 à 0" au coup d'envoi. Jeudi matin, elle avait rencontré son homologue américain Timothy Geithner. Les États-Unis, qui n'ont toujours pas fait part de leur préférence, ont rendu à Christine Lagarde et à ses "compétences solides de direction" un éloge semblable à celui déjà adressé à Agustin Carstens.
Ce dernier connaît bien l'instance pour avoir assisté à des dizaines de ses réunions à l'époque où il fut directeur général adjoint (soit numéro trois) du FMI, entre 2003 et 2006. Certains administrateurs de l'époque sont même toujours en poste, comme l'Égyptien Abdel Shakour Shaalan ou le Russe Alexeï Mojine. À la sortie de son grand oral mardi, il avait souligné son "expérience". Christine Lagarde peut faire valoir les huit réunions semestrielles du FMI auxquelles elle a participé en tant que gouverneur représentant la France. Son implication au sein du G20, dont le Fonds est un partenaire privilégié, et dans les trois plans d'aide internationale montés par la zone euro et le FMI (Grèce, Irlande et Portugal) plaide également pour elle.
Le grand oral était la dernière étape d'une campagne qui l'a menée successivement depuis le 30 mai au Brésil, en Inde, en Chine, au Portugal pour les assemblées annuelles de la Banque africaine de développement, puis en Arabie saoudite et en Égypte. La date officielle de prise de fonctions du prochain directeur général n'a pas été arrêtée.
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