TOUT EST DIT

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vendredi 15 octobre 2010

L'équation postale

Changement de statut, recapitalisation, en 2010, La Poste aura bouclé deux dossiers essentiels pour son avenir. Un peu plus de deux mois avant la fin de son deuxième mandat, Jean-Paul Bailly a donc respecté le plan de marche qu'il s'était fixé à la mi-2008. Le groupe qu'il préside dispose du paquetage minimum pour affronter l'ouverture totale à la concurrence le 1 er janvier prochain.

Mais il ne faut pas s'y tromper, la mission est loin d'être accomplie. Maintenant que les moyens juridiques (transformation en société anonyme) et financiers (2,7 milliards d'euros de fonds propres supplémentaires) sont acquis, il va falloir s'atteler à la transformation du groupe. C'est-à-dire réussir une mutation qu'aucun autre opérateur postal historique n'a achevée jusqu'ici. Autant dire que la partie est loin d'être gagnée.

Concrètement, La Poste va devoir gérer la chute accélérée du courrier, son activité historique. En recul de 2,5 % en 2009, elle devrait au total s'être contractée de 30 % entre 2008 et 2015. Pour y parvenir, le groupe public a lancé une série d'actions, dont l'objectif est d'assurer le basculement du centre de gravité du groupe vers le colis express et surtout la banque. Ce plan, parfois qualifié d'optimiste, prévoit quelques parachutes pour amortir le choc en cours, comme la téléphonie mobile par exemple. Mais, pour l'essentiel, il s'agit de transformer un réseau postal dans lequel on peut faire de la banque en un réseau bancaire dans lequel on peut accessoirement effectuer des opérations postales. Une véritable révolution à effectuer en un temps record.

Pour atteindre l'objectif, il faudra donc qu'aucun soutien ne manque, à l'intérieur bien sûr, mais aussi à l'extérieur de l'institution publique. En clair, il serait bon que ses deux actionnaires fassent primer l'intérêt social de La Poste sur leurs intérêts particuliers. La reconduction de son président pour un troisième mandat pourrait être un premier pas dans cette direction. Un autre serait que l'Etat ne se fasse pas trop tirer l'oreille pour apporter sa quote-part de fonds propres. Enfin, il serait préférable que l'Etat, encore, mais aussi la Caisse des Dépôts n'utilisent pas leur participation comme un levier pour se lancer dans un grand Meccano financier. C'est d'ailleurs l'intérêt patrimonial des deux actionnaires. Il serait bon de ne pas l'oublier.

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