TOUT EST DIT

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samedi 11 septembre 2010

Changement d'époque


Nous vivons plus longtemps que nos prédécesseurs et les maladies du grand âge sont donc plus répandues. Nous savons que, dans quelques années, en conséquence, la charge des aînés pèsera plus lourd sur les épaules des générations qui prendront la relève.

C'est une évolution qui doit être prise en compte dès aujourd'hui si nous voulons éviter les drames qui ne manqueront pas de surgir demain. Ce serait dramatique, en effet, que les futures retraites ne puissent être payées...

Pour faire face, tous les pays européens ont relevé l'âge du départ à la retraite. On voit mal pourquoi et comment la France pourrait échapper à cette règle générale. Pourtant, certains s'opposent à cette mesure alors même que le bon sens, heureusement assez largement répandu, incite une majorité de Français à accepter ce qui paraît inéluctable.

Bien évidemment, il faut procéder à ces adaptations avec une volonté d'équité en tenant compte, en particulier, de la pénibilité du travail accompli, de ces travaux qui usent prématurément les organismes ou laissent des séquelles qui rendent plus difficile l'entrée dans le grand âge.

L'abandon de la retraite à 60 ans apparaît cependant comme un recul. Sans doute, mais était-il raisonnable d'avoir avancé, d'un seul coup et de cinq ans, l'âge du départ à la retraite ? Il était prévisible que la démographie nous rattraperait. Certes, il s'agissait d'un avantage, d'un progrès aux yeux de beaucoup. En effet, se trouver libre, disposant de son temps et de ressources garanties, alors que l'on est encore en bonne forme physique et mentale, permet de redémarrer une nouvelle vie et de réaliser bien des rêves.

Courage

Mais ce genre d'avantage dont il était possible de bénéficier, ces dernières décennies, était-il acquis pour toujours ? On voit, aujourd'hui, que la réponse est négative. Dans un monde qui évolue aussi vite que celui où nous vivons, nous voyons bien que rien n'est définitif. Des concurrences soudaines émergent. De nouvelles technologies surgissent. Des comportements différents se répandent, bousculant les familles, les entreprises, les marchés, etc. Nous sommes ainsi bien obligés d'évoluer, de nous adapter, de faire de nouveaux choix.

Le monde change et nous devons, chaque jour, faire face à de nouveaux défis. Ainsi, par exemple, les connaissances scientifiques et leurs applications nous permettent de mieux nous soigner, de nous déplacer avec moins de fatigue et plus rapidement. Mais cela a un coût auquel nous devons contribuer.

L'État seul ne peut pas nous le payer complètement et nous le garantir pour toujours au même niveau. L'État-providence, pour continuer à fonctionner, exige effort et solidarité de la part des citoyens. C'est cela qui est en cause dans les difficultés que nous traversons actuellement. Seul le civisme peut permettre d'en triompher. Pour cela, il faut de la lucidité et aussi une vertu qui s'appelle le courage.
François Régis Hutin

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